Tout ce qu’il faut savoir sur la crémation

Si seulement 1 % des Français recouraient à la crémation en 1980, ils sont aujourd’hui plus de 40 % à préférer ce mode de sépulture. Pour faire face à cette demande, il existe 220 crématoriums en France, contre seulement 5 dans les années 1980. Il est donc légitime que nos contemporains se posent de nombreuses questions sur cette pratique funéraire qu’ils désirent mieux connaître.

Laurene Renaud
Par Laurene Renaud
cercueil dans le four crématoire
© iStock

Les bases de la crémation

Qu'est-ce que la crémation ?

Le mot "crémation" vient du latin "crematio", qui veut dire "brûler". La crémation consiste donc à brûler le corps du défunt afin de le réduire en cendres.

Dans l'Antiquité, où la crémation était souvent pratiquée, le corps était placé sur un bûcher et les cendres étaient recueillies dans un vase ou une urne funéraires. C'est encore la pratique majoritaire dans l'hindouisme, les cendres étant ensuite dispersées dans un fleuve sacré, comme le Gange.

Dans les pays occidentaux, la crémation se pratique, depuis la fin du XIXe siècle, dans un crématorium. Le défunt, auquel on a éventuellement retiré un pacemaker ou une prothèse, est obligatoirement placé dans un cercueil.

Celui-ci est alors introduit dans un four de crémation, chauffé à environ 800°C. Le processus dure environ une heure et demie.

Historique et évolutions

Dans l'Antiquité, la crémation était souvent perçue comme un mode de sépulture réservé aux élites. Le christianisme la proscrivant, la crémation, totalement interdite en 789, est peu à peu remplacée par l'inhumation, considérée dès lors comme le seul mode de sépulture conforme aux prescriptions religieuses.

Dès la fin du XIXe siècle, la construction des premiers crématoriums répond à des soucis hygiénistes et, en France, où la crémation est autorisée en 1887, à la volonté de laisser à chacun le libre choix de ses obsèques.

Depuis l'acceptation de la crémation par l'Église, à partir de 1964, les catholiques voient ce mode de sépulture d'un autre œil.

Procédure et aspects légaux

Démarches avant la crémation

La crémation doit avoir lieu dans les 6 jours suivant le décès. Elle doit être autorisée, sur la foi de certains documents, par la mairie du lieu du décès ou, en cas de transport du corps, pare celle de la mise en bière.

Si le défunt portait une prothèse fonctionnant avec des piles, le médecin doit la retirer avant la crémation.

Par ailleurs, en cas d'accident ou de suicide, notamment, la crémation ne peut être autorisée que par le parquet. Enfin, si le corps a été placé dans un cercueil hermétique, il ne peut pas être procédé à une crémation.

Règles et réglementations

La crémation est encadrée par un certain nombre de dispositions légales :

  • Le défunt doit être placé dans un cercueil.
  • La police doit être présente lors de la fermeture du cercueil, afin de s'assurer de l'identité du défunt. Après l'avoir fait, elle place des scellés sur le cercueil.

Par ailleurs, la crémation doit avoir lieu dans un lieu spécialement aménagé à cet effet, le crématorium. En plus de l'espace de crémation proprement dit, il doit comprendre un lieu réservé à l'accueil des familles.

Enfin, on doit remettre à celles-ci l'urne contenant les cendres du défunt.

Après la crémation

Gestion des cendres

Une fois les cendres remises à la famille, celle-ci peut placer ou enterrer l'urne :

  • Dans une case de columbarium, un monument funéraire qu'on trouve le plus souvent dans un cimetière.
  • Dans un caveau familial.
  • Dans un cavurne, un petit caveau conçu pour abriter une urne funéraire.
  • Dans une propriété privée, sous certaines conditions.

Il est également possible de disperser les cendres :

  • Dans un jardin du souvenir, un lieu aménagé à cet effet.
  • En pleine nature, mais en évitant les lieux publics et en respectant certaines conditrions.
  • Dans une propriété privée, sous certaines conditions.

L'urne peut être également scellée sur une pierre tombale. Rappelons enfin qu'il est interdit de conserver une urne à domicile.

Questions éthiques et environnementales

La crémation a un impact non négligeable sur l'environnement. Elle demande en effet beaucoup d'énergie et libère dans l'atmosphère des quantités notables de dioxyde de carbone et d'autres gaz à effet de serre.

Selon l'Association française d'information funéraire (AFIF), une crémation produirait ainsi 160 kg de gaz à effet de serre, contre 39 kg pour une inhumation.

Aussi d'autres méthodes sont-elles utilisées dans certains pays. L'une d'elles consiste à dissoudre le corps dans une solution spécifique. Une technique qui n'est pas sans poser des questions sur le respect dû à la dépouille mortelle.

Choisir la crémation

Raisons de choisir la crémation

Les raisons de choisir la crémation sont nombreuses :

  • Il peut s'agir d'une conviction personnelle ou religieuse, certaines confessions privilégiant ce mode de sépulture.
  • La crémation peut sembler plus écologique. Sauf dans le cas du cavurne, elle ne suppose la construction d'aucun monument funéraire. Par ailleurs, la dispersion des cendres n'occasionne aucune pollution.
  • Ce mode de sépulture est moins onéreux, en moyenne, que l'inhumation.
  • On peut encore choisir la crémation en raison du manque de place dans des cimetières de plus en plus saturés.
  • On peut tout simplement se sentir mal à l'aise à l'idée de l'enfouissement du corps.

Préparatifs et personnalisation

La famille peut faire en sorte d'adapter la crémation à la personnalité du défunt. Pour ce faire, elle peut notamment :

  • Choisir des textes, des extraits musicaux et des photos qui donnent un tour personnel à la cérémonie précédant la crémation.
  • Personnaliser l'urne funéraire. On peut en effet en choisir la matière, la forme et la couleur. Il est également possible de faire graver un texte et d'imprimer une photo du défunt sur la surface de l'urne.
  • Faire poser une plaque commémorative personnalisée dans un jardin du souvenir, à l'endroit où les cendres du défunt ont été dispersées.
Laurene Renaud

Titulaire d'un master en Economie et passionnée de sciences sociales, je me fais aujourd'hui un plaisir de vous informer et vous conseiller sur tous les sujets touchant aux retraites : pension, conseils, investissements, ...

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