Des personnes toujours plus nombreuses choisissent la crémation comme mode de sépulture. Celle-ci doit se dérouler dans un lieu conçu à cet usage, le crématorium. L’agencement de ces locaux répond à la nature de leur mission et les règles qui encadrent son fonctionnement sont très précises.
Crémation : que faut-il savoir sur les crématoriums ?
Qu'est-ce qu'un crématorium ?
La crémation est légale, en France, depuis 1887, et le premier crématorium a été construit, à Paris, deux ans plus tard. Il faut cependant attendre la fin des années 1980 pour voir la construction de crématoriums s'accélérer. Il en existe aujourd'hui 221, dont 216 sur le territoire métropolitain.
Comme son nom le laisse supposer, le crématorium est un lieu conçu pour procéder à la crémation des personnes qui ont choisi ce mode de sépulture. Ce terme s'entend de la crémation proprement dite et du recueil des cendres du défunt dans une urne funéraire, remise à la famille.
Cette dernière doit présenter certaines pièces, comme le certificat de décès, l'autorisation de crémation, délivrée par la commune où est intervenu le décès, ainsi qu'un document écrit, émanant du défunt ou de ses proches, et exprimant le souhait que le disparu soit crématisé.
La gestion des crématoriums dépend de la commune où ils sont situés. Ils sont parfois pris en charge dans le cadre de l'intercommunalité ou par un prestataire mandaté par la collectivité territoriale.
Des règles strictes
L'emplacement
En premier lieu, un crématorium ne peut pas être construit n'importe où. En effet, il doit se trouver :
- À au moins 200 mètres de toute habitation.
- À moins de 50 mètres d'une voie publique, pour en faciliter l'accès.
Assurer la sécurité et la bonne hygiène des lieux
Pour que les personnes présentes soient en sûreté et que la crémation se déroule dans les meilleures conditions de sécurité :
- Le four crématiste doit être composé d'une seule chambre de combustion, dont le sol doit être plan. Il doit permettre d'assurer la crémation d'une personne de corpulence moyenne en moins d'une heure et demie.
- Les murs de la partie du bâtiment ouverte au public doivent être recouverts d'un revêtements spécial, résistant au feu.
- Les parois des salles publiques doivent être également insonorisées, pour favoriser le recueillement des personnes présentes.
- Les crématoriums sont soumis aux dispositions des établissements recevant du public (ERP), notamment en ce qui concerne les mesures de prévention contre l'incendie.
- Ces établissements doivent également respecter la règlementation du travail, qui s'applique au personnel travaillant dans la partie technique du crématorium. Elle précise notamment les règles à respecter en matière d'hygiène et de sécurité.
Un agencement spécifique
Les parties ouvertes au public
La partie publique du crématorium se compose :
- D'un ou plusieurs salons de réception. C'est là que se déroule la cérémonie d'hommage au défunt, si la famille décide d'en organiser une. Les personnes présentes peuvent également se reposer dans l'un de ces salons en attendant que la crémation soit terminée. C'est également là que leur sera remise l'urne contenant les cendres de la personne décédée.
- D'une chambre de présentation, munie d'une vitre, dans laquelle les personnes qui le souhaitent peuvent assister à l'entrée du cercueil dans le four crématiste. Dans certains crématoriums, cette étape est retransmise sur un écran.
- De bureaux d'accueil, où le personnel explique à la famille le déroulement de la crémation.
Les locaux techniques
Ces locaux ne sont pas accessibles au public, pour des raisons de sécurité, mais aussi pour ménager la sensibilité de personnes déjà éprouvées par le deuil. Cette partie technique comprend :
- Une pièce où sont disposés les cercueils.
- Des chambres de crémation, équipées d'un four crématiste.
- Une pièce où sont conservées les urnes, en attendant qu'elles soient remises aux familles.
- Des locaux techniques et d'entretien.
Le coût associé au crématorium
Le prix moyen d'une crémation était d'un peu plus de 3 000 euros en 2023. Un prix qui peut varier en fonction des prestations funéraires choisies, mais qui rend tout de même la crémation un peu moins onéreuse que l'inhumation.
Dans ce coût global, il faut compter les frais associés au crématorium. Ces dépenses seraient comprises entre 300 et 800 euros. Elles varient en effet selon le crématorium et la région concernée.
Depuis le 1er janvier 2021, toutefois, la taxe de crémation ne vient plus s'ajouter à ces frais. Elle a en effet été supprimée à cette date. Fixée par la collectivité territoriale dont dépendait le crématorium, elle pouvait s'élever de 300 à 500 euros en moyenne.