Cendres funéraires : que peut-on faire et ne pas faire après une crémation ?

Plus de 40 % des Français ont choisi la crémation en 2022, un chiffre en constante progression. Avant d’opter pour ce mode de sépulture, de nombreuses personnes se posent néanmoins des questions. Elles se demandent notamment quelle peut être la destination des cendres du défunt. Quelles sont, en la matière, les solutions autorisées et les pratiques interdites ?

Laurene Renaud
Par Laurene Renaud
Columbarium Cremation
© iStock

Ce que l'on peut faire des cendres après une crémation

L'enterrement de l'urne

Les cendres du défunt sont déposées dans une urne cinéraire, qui est rendue à la famille. Celle-ci peut choisir de l'enterrer :

  • Dans un caveau familial. Dans ce cas, l'urne est placée dans le "vide sanitaire", l'espace séparant le haut du dernier cercueil de la pierre tombale. Avant de placer l'urne dans le caveau, il faut obtenir l'accord des personnes concernées.
  • Dans une cavurne, un caveau de petite taille dans lequel on peut placer des urnes cinéraires.
  • Dans un terrain privé. Il faut obtenir l'autorisation écrite du propriétaire et l'accord de la préfecture concernée. En outre, le propriétaire doit s'engager à laisser libre un chemin d'accès vers le lieu d'inhumation, afin que les personnes venant s'y recueillir puissent y accéder en permanence.

D'autres solutions

L'urne cinéraire peut être également :

  • Scellée sur la pierre tombale.
  • Placée dans l'une des cases d'un columbarium. Cet édifice, qui s'élève dans une partie du cimetière, est réservé au dépôt d'urnes cinéraires.
  • Immergée en mer. Cette opération doit se faire à au moins 6 kilomètres du rivage. Il faut en effet éviter que l'urne soit ramenée sur le rivage ou prise dans les filets des pêcheurs. L'urne utilisée doit être biodégradable. Les familles peuvent choisir une urne en carton, en sable ou encore en argile.

La dispersion des cendres

Qu'elles obéissent au souhait du défunt ou prennent elles-mêmes cette décision, certaines familles choisissent de disperser les cendres funéraires. Il est possible de les disperser :

  • Dans un jardin du souvenir. Situés dans le cimetière, ces espaces sont conçus pour la dispersion des cendres. Il s'agit d'un lieu anonyme et collectif. Aussi n'y trouve-t-on, en principe, aucune stèle ou plaque commémorative individuelle.
  • En pleine nature. Dans ce cas, les cendres doivent être dispersées dans un lieu non aménagé, comme un champ ou une forêt. Le lieu de dispersion peut être aussi un cours d'eau, à condition qu'il ne soit pas navigable ou praticable. Les cendres peuvent être aussi dispersées en pleine mer, à une distance d'au moins 300 mètres des côtes. Une déclaration doit être faite auprès de la commune du lieu de naissance du défunt, et auprès de celle du port d'attache du bateau dans lequel les cendres seront transportées.
  • Dans une propriété privée. Les règles à respecter sont les mêmes que pour l'enterrement de l'urne dans un terrain privé.
  • Par la voie aérienne, depuis un avion, un drone ou une montgolfière. La dispersion doit avoir lieu au-dessus d'un espace naturel non aménagé. Il convient également de prévenir les responsables de l'Aviation civile.

Ce que la loi n'autorise pas suite à une crémation

L'interdiction de conserver l'urne chez soi

Depuis 2008, il n'est plus possible de garder l'urne cinéraire chez soi. On peut cependant la conserver à son domicile, de manière provisoire, en attendant qu'une décision soit prise sur la destination des cendres.

En revanche, rien n'empêche un membre de la famille de garder chez elle l'urne cinéraire vide, après que les cendres qu'elle contenait ont été dispersées.

Il n'est pas permis de séparer les cendres

La loi de 2008 a également proscrit toute séparation des cendres. Elle stipule en effet que ces cendres ont droit au même respect que le corps, dont l'intégrité doit être préservée.

Cette disposition rend donc impossible :

  • L'envoi des cendres dans l'espace. En effet, cette solution est aujourd'hui proposée par des sociétés étrangères, qui offrent de déposer une partie des cendres d'un défunt dans un contenant spécifique, lui-même placé dans un satellite mis en orbite par une fusée. On peut cependant supposer qu'un tel choix serait légal à partir du moment où l'intégralité des cendres d'une personne décédée seraient concernées.
  • Le port de bijoux cinéraires, contenant une pincée des cendres d'une personne décédée.

Les autres interdictions

Il est également interdit :

  • De disperser les cendres sur une voie publique ou dans des lieux comme un parc ou un jardin public.
  • De disperser les cendres à moins de 300 mètres du rivage ou d'immerger une urne à moins de 6 kilomètres des côtes.
Bon à savoir :
Le transport de l'urne vers le lieu d'inhumation ou de dispersion est possible. Pour un transport à l'étranger, il faut obtenir un laissez-passer de la part de la préfecture concernée, et sceller l'urne.
Laurene Renaud

Titulaire d'un master en Economie et passionnée de sciences sociales, je me fais aujourd'hui un plaisir de vous informer et vous conseiller sur tous les sujets touchant aux retraites : pension, conseils, investissements, ...

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