L’assurance obsèques est plébiscitée par un public toujours plus nombreux. Environ 5 millions de personnes détiennent un tel contrat et 500.000 en souscrivent un chaque année. Mais la gestion de ces contrats n’est pas toujours très transparente et les souscripteurs doivent éviter de tomber dans certains pièges.
Contrats d’assurance obsèques : quels sont les pièges à éviter ?
Le capital doit couvrir les dépenses liées aux obsèques
L'assurance obsèques garantit au bénéficiaire du contrat le versement d'un capital, constitué par les versements du souscripteur. Ce capital doit couvrir les frais des funérailles de l'assuré.
Mais ces frais ne cessent d'augmenter. En effet, le prix moyen des obsèques a progressé d'environ 14 % depuis 2014. Par conséquent, un capital qui semble assez important, à un moment donné, pour couvrir ces dépenses funéraires, peut s'avérer insuffisant quelques années plus tard.
Dans ce cas, le bénéficiaire du capital devrait payer la différence de sa poche. C'est pour lui éviter un tel désagrément qu'il faut s'assurer de l'existence, dans le contrat, d'une clause de revalorisation du capital.
Le risque de verser de l'argent à fonds perdus
C'est une caractéristique de l'assurance obsèques dont il faut être conscient. En effet, il faut se garder de la considérer comme un placement. De fait, ce n'en est pas un.
Si vous choisissez de placer votre argent sur un produit d'épargne, par exemple, vous savez qu'il va fructifier et vous rapporter des intérêts. Ce n'est pas ce qui se passe avec l'assurance obsèques.
En effet, le capital est fixé au moment de la signature du contrat. Le souscripteur l'alimente en général par des versements réguliers. S'il décède avant la fin du contrat, le bénéficiaire touchera tout de même la somme convenue.
Mais si l'assuré vit plus longtemps, et qu'il continue à verser des cotisations, cet argent supplémentaire n'augmente pas le montant du capital. Si ce montant est de 5.000 euros, une fois la somme atteinte, le capital n'augmentera plus. Et même si le souscripteur a finalement versé 7.000 euros, le bénéficiaire n'en touchera toujours que 5.000.
Vous devez donc être conscient que, selon votre durée de vie, vous pouvez être amené à verser de l'argent à fonds perdus. Comme tout autre type d'assurance finalement (une assurance auto est à fond perdue tant que vous n'avez pas d'accident !).
Délais de carence : soyez vigilant
Avant de souscrire un contrat d'assurance obsèques, renseignez-vous également sur la durée du délai de carence et les conditions dans lesquelles il s'exerce.
C'est une période durant laquelle les garanties prévues par le contrat ne jouent pas. Autrement dit, le bénéficiaire ne touchera pas le capital qui avait été convenu, mais les cotisations versées lui seront remboursées. Selon les cas, ce délai de carence varie de un à trois ans (le plus souvent 1 an).
Par contre, il n'y aura pas de délai de carence si le capital est versé en une seule fois. Si vous ne le pouvez pas, choisissez un organisme prévoyant un délai raisonnable.
Attention aux frais
Il est un autre point qui doit attirer votre attention : celui des frais. La souscription d'un contrat d'assurances obsèques entraîne en effet de nombreuses dépenses supplémentaires, dont le montant cumulé est assez considérable.
Les assureurs prélèvent ainsi des frais d'entrée ou de sortie, si vous voulez racheter, de manière partielle ou totale, votre contrat. Il existe également des frais sur les versements.
Ces frais varient d'un organisme à l'autre. L'Autorité chargée notamment d'assurer, dans ces secteurs financiers, la protection des clients, pointe un manque d'information des assurés.
Elle considère, en effet, que les clients ne sont pas renseignés, de façon assez claire et transparente, sur l'ensemble et l'ampleur de ces frais. Elle déplore aussi que cette information ne soit pas toujours dispensée à temps.
Il faut donc demander à l'assureur de vous indiquer, avec clarté, l'ensemble de ces frais et leur montant. Vous choisirez alors l'organisme prévoyant le moins de frais.