La généralisation du maintien à domicile des seniors se confirme, au détriment des Ehpad

Une étude réalisée par le cabinet Xerfi sous le titre « l’accélération du maintien à domicile des personnes âgées : saisir les opportunités – Stratégies et business models des acteurs pour anticiper l’évolution du marché » a été publiée. Retour sur les faits qu’il faut en retenir.

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Par L'équipe JDS
Personne Agee Domicile
© istock

Il est vrai qu'auparavant, dès qu'un senior devenait dépendant, son entrée en maison de retraite était presque obligatoire. Aujourd'hui, et ce depuis plusieurs années, plusieurs alternatives sont proposées comme le maintien à domicile, les hébergements intermédiaires (en résidence senior ou autonomie notamment) et des séjours en maison de retraite.

Il est de plus en plus courant pour les personnes en perte d'autonomie de privilégier le maintien à domicile. En effet, les Français semblent vouloir vieillir chez eux le plus longtemps possible, ce qui se comprend aisément.

En plus de promouvoir le maintien à domicile grâce à des solutions d'aménagement de l'habitat ou même de la téléassistance, les métiers dits du grand âge connaissent un essor assez important. Les acteurs de ce domaine sont encouragés à devenir des « guichets uniques » pour les seniors grâce au décloisonnement de leurs métiers.

Les résultats de l'étude de Xerfi

Ce sont surtout les grands groupes de maisons de retraite (EHPAD) privés qui semblent tirer leur épingle du jeu sur le marché. Cependant, il est d'abord important que les scandales liés à la maltraitance dans les EHPAD soient réglés (ils avaient été mis en lumière par l'affaire Orpéa).

Plusieurs de ces groupes testent les EHPAD dits « hors les murs ». Toutefois, malgré les efforts fournis par les groupes de maisons de retraite privés concernant les métiers de la dépendance, il existe toujours plusieurs obstacles auxquels sont confrontés les autres acteurs du privé.

En effet, les diverses enseignes et structures indépendantes qui œuvrent pour le maintien à domicile, de même que les généralistes des SAP (Services à la personne) doivent revoir leur copie. Il est important de noter que les acteurs qui travaillent sur le marché de la dépendance à domicile comprennent surtout des structures publiques et privées, à but non lucratif. Elles sont particulièrement présentes en zones rurales.

Les opérateurs privés commerciaux sont surtout dans les zones urbaines et détiennent 40% des SAAD (Services d'aide et d'accompagnement à domicile) mais seulement 2% des SSIAD (Services de soins infirmiers à domicile) car leur modèle économique n'est pas assez attractif. Ils se méfient des SPASAD (Services polyvalents d'aide et de soins à domicile).

Les opérateurs privés commerciaux sont surtout dominés par des généralistes de la dépendance comme Orpéa, Colisée ou DomusVi à la tête de plusieurs agences comme Adhap ou Petit-fils, par exemple.

Ils comptent aussi des généralistes des services à la personne comme Oui Care et des spécialistes de l'aide aux personnes âgées. Sachez que de nombreux problèmes de recrutement, de fidélisation et d'absentéisme de la main d’œuvre sont à déplorer dans ce domaine d'activité, ce qui impacte fortement la croissance du marché.

Il serait donc judicieux pour les acteurs du domicile de mettre mieux ces métiers en avant aussi bien au niveau social que financier. Un taux horaire plancher de 22 euros va être mis en place pour tous les SAAD avec la réforme « grand âge et dépendance ». On parle aussi d'une refonte de la tarification des SSIAD et du regroupement des structures dans des services uniques. Cela permettrait de redonner un coup de fouet à la croissance dans ce domaine d'activité.

L'année 2024 devrait voir une réorganisation des services à domicile ainsi que la disparition des SAAD et des SSIAD dans leur fonctionnement actuel. Ainsi, le chiffre d'affaires des SAAD commerciaux du panel Xerfi pourrait augmenter de 15% en 2022. Ensuite, on devrait assister à une évolution d'environ 7% par an, en 2023 et 2024. Durant ces années, l'activité devrait voir une hausse de demandes de prise en charge.

Néanmoins, même si le chiffre d'affaires des SAAD privés augmente en 2022, cela ne signifie pas forcément qu'il y aura des marges supplémentaires. Les structures vont devoir profiter de ces hausses pour aligner les salaires sur ceux du secteur associatif pour accroître l'attractivité de l'activité. En octobre 2021, les salaires du personnel du secteur associatif ont été revus à la hausse de 13 à 15%. C'est pour cette raison que de nombreuses personnes ont quitté le secteur privé. C'est d'ailleurs ce qui a mené aux difficultés de recrutement actuelles.

Les dépenses de l'assurance maladie, pour les SSIAD, devraient également connaître une augmentation de 3% en 2022, puis de 10% à 2,2 milliards d'euros selon les nouveaux tarifs, d'après les experts de Xerfi Precepta.

Les dépenses en lien avec la perte d'autonomie sont relativement importantes, il est vrai, mais le maintien à domicile est tout de même moins onéreux qu'une entrée en établissement. Concernant le reste à charge médian, c'est le cas également : on passe à 80 euros contre 500 euros en résidence autonomie, 700 à 1600 euros en résidence service et 2 000 euros en EHPAD.

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