La poésie pour rendre hommage aux défunts

Si une cérémonie funèbre est organisée à l’occasion des obsèques d’un être cher, il est de coutume de lui rendre hommage. La famille et les proches peuvent le faire au moyen de textes de leur composition. Mais ils peuvent aussi faire appel à la poésie qui, à cet égard, offre bien des ressources.
Laurene Renaud
Par Laurene Renaud
Poésie Décès
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Pourquoi rendre hommage à un défunt grâce à la poésie ?

Parler du défunt, au moment des obsèques, est une manière de rappeler la personne qu'il fut et de lui dire un dernier adieu. Cette évocation ne passe pas forcément par les mots, mais aussi par la musique ou le visionnage de photographies.

Par ailleurs, si la cérémonie funèbre est religieuse, des textes tirés des Évangiles ou de l'Ancien testament seront privilégiés, sans que la lecture de poèmes soit pour autant exclue.

Une cérémonie laïque laisse cependant davantage de place à la poésie. Si les proches y ont recours, c'est parce que la rédaction d'un texte capable de traduire leur émotion n'est pas toujours chose aisée, surtout en un pareil moment.

La lecture de poèmes permet alors de mobiliser des textes dont les accents peuvent mieux rendre l'état d'esprit des personnes endeuillées. Ils ont souvent la faculté d'exprimer des sensations profondes, qui résonnent avec les sentiments et la sensibilité des personnes présentes à la cérémonie.

Un choix de poèmes

Il n'est pas toujours facile de choisir les poèmes que l'on doit lire au cours de la cérémonie funèbre. C'est sans doute plus simple si le défunt aimait la poésie et si l'on connaît ses auteurs favoris.

Il faut aussi retenir des textes dont le sens est facile à comprendre et qui soient fidèles, dans la mesure du possible, aux convictions du défunt. Si on n'en connaît rien, il est préférable de se renseigner, sur ce point, auprès de ses proches.

Voici quelques choix possibles.

Premier poème

Voici d'abord un extrait tiré de "Les feuilles d'automne", un recueil de poèmes publié en 1831 par Victor Hugo.

Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde, immense et radieux

.

À première vue, cet extrait peut sembler quelque peu pessimiste. Mais, en soulignant le caractère inéluctable de la mort, il rappelle la fugacité de l'existence. Rien ne pouvant empêcher la survenue d'un tel événement, autant l'accepter, avec une résignation qui peut être aussi une forme de consolation.

Poème 2

On peut aussi lire, le jour des obsèques, ce poème, tiré du texte que l'écrivain et théologien britannique Henry Scott Holland prononça, en mai 1910, à l'occasion des funérailles du Roi Edouard VII. Ce poème, intitulé "La mort n'est rien", est souvent attribué, à tort, à Charles Péguy, qui l'a légèrement remanié.

"La mort n'est rien : je suis seulement dans la pièce d'à côté...
Je suis moi, vous êtes vous...
Ce que j'étais pour vous, je le resterai toujours...
(...)La vie signifie ce qu'elle a toujours signifié,
Elle est toujours ce qu'elle a été...
Le fil n'est pas coupé".

Écrit par un ecclésiastique, ce texte, même s'il ne se réclame pas ouvertement d'une religion, puise néanmoins son inspiration à une source religieuse. On le choisira donc si l'on sait que le défunt avait des convictions religieuses et qu'il croyait en une vie après la mort.

Poème 3

L'extrait de ce poème, attribué à tort à l'auteur de "L'île au trésor", Robert-Louis Stevenson, est dû en fait à une poétesse américaine, morte en 2004, Mary Elizabeth Frye.

"Ne restez pas à pleurer devant ma tombe,
Je n'y suis pas, je n'y dors pas,
Je suis un millier de vents qui soufflent,
Je suis le scintillement du diamant sur la neige...".

Là encore, ce texte, souvent lu lors des obsèques, témoigne de la croyance en une forme de survie après la mort. Mais par sa tonalité panthéiste, il peut convenir à des personnes qui, tout en restant fidèles à une certaine forme de spiritualité, n'appartiennent pas à une confession religieuse précise.

Poème 4

Pour finir, ce passage d'un poème du grand écrivain d'origine chinoise François Cheng, de l'Académie française.

"La mort n'est point notre issue,
Mais elle rend unique tout d'ici,
Ces rosées qui ouvrent les fleurs du jour,
Ce coup de soleil qui sublime le paysage,
Cette fulgurance d'un regard croisé...".

Ces quelques lignes, dans leur sobre pureté, rappellent que c'est la mort qui donne tout son prix à la vie. Elle fait de l'existence une expérience unique, qui doit justement sa beauté à l'impossibilité de la répéter.

Pour François Cheng, la mort ne doit pas être vue comme une limite, mais comme l'étape ultime qui transcende la vie. Des mots, en tous cas, qui peuvent apporter de l'apaisement aux personnes endeuillées.

Laurene Renaud

Titulaire d'un master en Economie et passionnée de sciences sociales, je me fais aujourd'hui un plaisir de vous informer et vous conseiller sur tous les sujets touchant aux retraites : pension, conseils, investissements, ...

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