Aujourd’hui, un peu plus de 40 % des Français choisissent la crémation comme mode de sépulture. Elle consiste à brûler le corps, avec le cercueil qui l’abrite, et à recueillir les cendres du défunt dans une urne cinéraire. La conception et l’usage de ces urnes sont encadrés par des règles précises. Par ailleurs, les familles ont le choix entre plusieurs modèles.
Tout savoir sur l’urne funéraire pour faire le bon choix
Qu'est-ce qu'une urne cinéraire ?
Comme son nom l'indique, cette urne est destinée à recevoir les cendres funéraires. Comme le corps d'un défunt doit reposer dans un cercueil, ses cendres doivent être conservées dans une urne conçue à cet usage.
L'urne est choisie librement par la famille. Elle peut lui être fournie par l'opérateur funéraire chargé des obsèques ou par le crématorium. Mais la famille peut aussi l'acheter dans une agence de pompes funèbres ou sur un site en ligne, spécialisé dans la vente d'articles funéraires.
Les urnes cinéraires ont une origine très ancienne. En effet, elles remontent à la Préhistoire. De leur côté, les Grecs et les Romains, qui privilégiaient souvent la crémation, plaçaient les cendres de leurs morts dans des urnes en terre cuite ou parfois en verre.
Comment se présente cette urne ?
Quels matériaux ?
La législation ne prévoit pas de prescriptions particulières à propos de l'urne en tant qu'objet matériel.
Quant au matériau utilisé, on distingue deux catégories principales d'urnes. La matière dans laquelle elles sont fabriquées dépend en partie de l'utilisation qu'on en fait. En effet, une urne funéraire peut avoir des destinations diverses.
On peut donc trouver :
- Des urnes non biodégradables, s'il s'agit d'inhumer l'urne dans un caveau, un cavurne ou une tombe cinéraire, de la placer dans une case de columbarium (l'opérateur funéraire ou la famille peuvent procéder à cette opération) ou de la sceller sur un tombeau. Dans ce cas, on choisira de préférence des matériaux résistants, comme le granit, le métal (l'aluminium par exemple), la résine, le bois ou encore la céramique.
- Des urnes biodégradables, destinées à une immersion ou à une inhumation en pleine terre. Il est en effet possible d'enterrer l'urne dans un terrain privé, à condition d'obtenir les autorisations nécessaires et de respecter des règles strictes. Dans ce cas, l'urne peut être conçue dans des matériaux très divers : la tourbe, le sel, le sable, l'argile ou encore le textile.
La taille
La contenance de l'urne doit être choisie en fonction de la corpulence de la personne décédée :
- Il existe de petites urnes, pour les enfants, dont la contenance varie, en moyenne, entre 0,3 litre et 1 litre.
- Les urnes adaptées à une corpulence moyenne ont une contenance comprise entre 2,5 litres et un peu plus de 3 litres.
- Des urnes plus volumineuses sont conçues pour abriter les cendres de personnes plus corpulentes.
La forme et la couleur
Il n'existe aucune règle particulière en matière de forme. L'urne affecte le plus souvent la forme d'un "obus". Mais on trouve aussi des urnes rondes, carrées ou même en losange.
La famille peut choisir l'un des modèles proposés par les agences de pompes funèbres ou faire fabriquer une urne sur mesure, en lui donnant parfois un aspect encore plus original, en forme de cœur ou de larme par exemple.
Les couleurs choisies pour l'urne sont également très diverses. Le noir, le bleu et le gris dominent. D'autres teintes ne sont pas exclues, même si des couleurs trop vives ne semblent guère adaptées à une urne funéraire.
Par ailleurs, des motifs, religieux ou non, comme une croix, un cœur, une bougie ou encore une fleur, peuvent être gravés sur l'urne.
La législation s'appliquant aux urnes cinéraires
Conservation et transport de l'urne
La loi de 2008 a d'abord apporté des précisions sur la conservation et le transport de l'urne cinéraire :
- L'urne ne peut plus être conservée à domicile, sauf dans le cas où elle aurait été placée chez soi avant l'entrée en vigueur de la loi.
- En attendant la décision de la famille sur la destination de l'urne, celle-ci peut être conservée, durant un an maximum, dans le crématorium ou, sous certaines conditions, dans un lieu de culte.
- Elle peut être transportée, par la famille ou un opérateur funéraire, jusqu'au lieu d'inhumation ou de dispersion des cendres. Dans ce cas, elle doit être maintenue par une personne et placée dans un emballage qui la protège contre les chocs. En principe, elle est enveloppée dans une poche de transport spécifique, qui préserve l'urne et ne lui donne pas l'aspect d'un simple paquet. Il va de soi que l'envoi d'une urne funéraire par la poste, comme s'il s'agissait d'un banal objet, est proscrite. Quant au transport de l'urne à l'étranger, elle requiert certaines autorisations, dont celle du préfet.
La conception de l'urne
D'autres parties de la législation concernent la conception de l'urne :
- L'urne doit être fermée de manière hermétique. Elle ne doit pas être pour autant définitivement fermée. En effet, elle doit pouvoir être ouverte si besoin est. De fait, la famille peut décider de disperser les cendres contenues dans une urne conservée au crématorium, où elle peut rester un an. Par ailleurs, une urne doit pouvoir être ouverte si la famille décide de l'exhumer et de disperser les cendres qu'elle contient.
- Une plaque d'identification doit être apposée sur l'urne. Elle mentionne les nom et prénom du défunt, ses dates de naissance et de décès, ainsi que le nom et l'adresse du crématorium.
Quel coût prévoir ?
Le prix d'une urne cinéraire dépend de sa contenance et du matériau dans lequel elle a été fabriquée. Il faut compter, en moyenne, entre 99 euros et 500 euros.
D'autres frais peuvent s'ajouter à l'achat de l'urne :
- L'achat d'une concession si l'on veut inhumer l'urne dans une cavurne ou la placer dans un emplacement de columbarium. Une concession de 15 ans, pour une cavurne, coûte, selon les communes, entre 200 et 300 euros.
- Des dépenses liées à la pose d'une plaque funéraire en cas de dispersion des cendres dans un jardin du souvenir. La dispersion des cendres elle-même est gratuite, tous les jardins du souvenir ne prévoyant pas l'installation de plaques funéraires.