Étape obligatoire des obsèques, la mise en bière, qui intervient avant l’inhumation ou la crémation, consiste à placer le corps d’un défunt dans un cercueil. Elle permet à la famille de se recueillir une dernière fois devant la dépouille mortelle.
Tout ce qu’il faut savoir sur la mise en bière et son déroulement
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D'où vient le nom de la mise en bière ?
Le mot "bière", utilisé dans cette expression, vient de "bera", un terme tiré du francique, une langue germanique du haut Moyen-Âge.
Ce mot, employé dès le VIIIe siècle, désignait une sorte de civière en bois, sur laquelle étaient placés les blessés, les malades et les morts.
Comme ces derniers étaient souvent enterrés couchés sur ces brancards, le terme, qui se transforme en "bière", finit par désigner le cercueil en bois qui commence à être utilisé à partir du XIIe siècle. L'usage du mot "bière", au sens de cercueil, est attesté dès le XIIe siècle.
La mise en bière : une définition
La mise en bière consiste à déposer le corps du défunt dans un cercueil. En effet, le cercueil est obligatoire en France, aussi bien pour l'inhumation que pour la crémation.
Cette mise en bière peut avoir lieu :
- Au domicile du défunt.
- Dans un funérarium, un lieu de repos conçu pour recevoir la dépouille du défunt.
- Dans la chambre mortuaire d'un hôpital ou d'une maison de retraite.
Dans un délai de 48 heures à compter du décès, le corps peut être transporté, à visage découvert, et dans un véhicule agréé, vers le domicile du disparu ou un funérarium. La mise en bière aura lieu après que la famille se sera recueillie devant le corps du défunt.
Les différentes étapes de la mise en bière
Les délais
La mise en bière peut se dérouler durant une période comprise entre 24 heures et 6 jours après le décès.
Les soins et le placement du corps dans le cercueil
La mise en bière proprement dite se déroule de la manière suivante :
- Avant de placer le corps du défunt dans le cercueil, il peut être procédé à une toilette funéraire. Effectuée par la famille ou le personnel soignant d'un hôpital ou d'une maison de retraite, elle permet de préserver l'apparence du défunt. Le corps peut aussi recevoir des soins de conservation, prodigués par un thanatopracteur, qui ralentissent le processus de décomposition. Si un pacemaker ou une prothèse fonctionnant avec une pile avaient été implantés dans le corps du défunt, ils sont retirés avant la mise en bière.
- La dépouille mortelle est ensuite déposée dans un cercueil qui doit répondre à des conditions précises d'épaisseur et d'étanchéité. Elles varient d'ailleurs selon le mode de sépulture choisi. De même, le couvercle du cercueil doit comprendre une plaque précisant l'identité du défunt, ainsi que ses dates de naissance et de décès.
La fermeture du cercueil et l'apposition des scellés
Sauf exceptions, le cercueil est fermé après le temps de recueillement, dans un funérarium par exemple, et avant la cérémonie, si celle-ci est organisée.
La fermeture du cercueil ne peut être effectuée, par les agents funéraires, qu'avec l'autorisation de la mairie concernée. De même, il faut fournir un certificat de décès et le permis d'inhumer, ou de procéder à la crémation.
En cas de crémation, de rapatriement du corps ou d'absence de la famille, le cercueil est scellé, par l'apposition d'un cachet de cire, pour s'assurer qu'il n'a pas été ouvert entre l'apposition des scellés et le lieu de sépulture.
En cas de crémation, ou d'absence de la famille, l'apposition des scellés doit se faire sous le contrôle d'un représentant de l'État.
Une fois la mise en bière et la fermeture du cercueil effectuées, l'opérateur funéraire procède à la levée du corps. Elle consiste à transporter le cercueil depuis le lieu de mise en bière jusqu'à celui où se tiendra la cérémonie. Si elle n'est prévue, le cercueil est transporté jusqu'au lieu d'inhumation ou de crémation.
Qui peut participer à la mise en bière ?
Les membres de la famille du défunt, ainsi que ses amis proches, peuvent participer à la mise en bière. Il faut penser, au préalable, à informer la société de pompes funèbres de leur présence.
Il convient de se préparer à l'aspect émotionnel de la mise en bière. Ce qui contribue sans doute à atténuer le choc que peuvent produire la vue du défunt et, plus encore, la fermeture définitive du cercueil.
Si le défunt ou sa famille en ont exprimé le souhait, un officiant religieux peut être présent.
Qu'est-ce que la mise en bière immédiate ?
Dans certains cas particuliers, la mise en bière doit être effectuée aussitôt après le décès. Cette opération s'impose :
- Si des cas d'épidémie ont été signalés.
- Si la personne est morte d'une maladie contagieuse, comme le choléra, la peste ou encore certaines fièvres hémorragiques. Dans ce cas, le médecin constatant le décès ordonne une mise en bière immédiate, pour éviter tout risque de contagion. Le défunt doit alors être placé dans un cercueil en zinc hermétique.
- Si le corps est trop altéré pour être présenté à sa famille et à ses proches. Une telle mesure peut être prise dans certains cas de suicide ou de décès par accident, ou encore si le défunt a été victime d'un meurtre.
- Si le processus de décomposition est déjà à l'œuvre et que le corps ne peut plus être exposé à l'air libre.
- Si le corps doit être rapatrié. Dans ce cas, il doit être déposé dans un cercueil hermétique dans les 24 heures suivant le décès s'il n'a pas subi de soins de conservation. Si ces soins sont prévus, le délai est porté à 48 heures.
Sauf dans ce dernier cas, il est interdit, en cas de mise en bière immédiate, de procéder à la toilette mortuaire et de faire subir des soins de conservation au corps. De même, le transport du corps sans cercueil, depuis le lieu de décès, est proscrit.