La retraite complémentaire est le 2e pilier de la retraite obligatoire aujourd’hui en France. Elle se complémente à la retraite de base et est gérée par des caisses de retraite dites « complémentaires », qui sont propres à chaque régime. Qu’est-ce que la retraite complémentaire ? Comment cela fonctionne-t-il ? Comment en déterminer le montant ?
La retraite complémentaire est-elle obligatoire ?
La retraite complémentaire, qu'est-ce que c'est ?
En France, le système de retraite obligatoire repose sur la retraite de base et la retraite dite complémentaire. Cette dernière s'ajoute, en fait, à la retraite de base versée par le régime général de la Sécurité Sociale. Ce sont des caisses de retraite complémentaires qui gèrent la pension de retraite complémentaire et ce, pour chaque régime de retraite.
En France, trois niveaux de protection sociale coexistent en matière de retraite :
- la retraite de base gérée par répartition
- la retraite complémentaire gérée par répartition
- et la retraite supplémentaire gérée par capitalisation
Durant leur vie professionnelle, les salariés sont dans l'obligation de cotiser à des régimes de retraite complémentaire leur ouvrant droit à une pension complémentaire à celle de base qui leur est versée par la Sécurité Sociale dès qu'ils partent à la retraite.
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Pour les salariés non cadres du secteur privé, c'est à l'Arrco (Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés) que sont versées les cotisations mensuelles. Ce sont des cotisations retenues sur la fiche de paie et qui permettent d'acquérir des points. Ces points s'accumulent alors sur le compte individuel de chaque salarié et au moment du départ à la retraite, le total des points sert comme base au calcul du montant de la pension complémentaire versée par l'Arrco.
Pour les salariés cadres du secteur privé, il faut cotiser à la fois à l'Arrco mais aussi à l'Agirc (Association générale des institutions de retraite des cadres). Ainsi, ils reçoivent, à leur retraite, une pension de retraite complémentaire de ces deux caisses en plus de celle de la Sécurité Sociale.
Pour les salariés du secteur public, il est également obligatoire de cotiser à une retraite complémentaire en plus de celle de base.
Les différentes caisses de retraite complémentaire
La retraite complémentaire est versée à l'assuré selon la caisse de retraite de laquelle il dépend. En effet, chaque catégorie socio-professionnelle dispose d'un régime complémentaire de vieillesse ainsi que de sa propre caisse de retraite.
Catégorie socio-professionnelle | Caisses de retraite complémentaire |
---|---|
Salariés du privé et salariés agricoles | Régime unifié AGIRC-ARRCO |
Agents non titulaires de l’État et des Collectivités publiques | IRCANTEC |
Exploitants agricoles non-salariés | Caisse de retraite complémentaire obligatoire (RCO) de la MSA |
Artisans, commerçants et industriels indépendants | Caisse de retraite complémentaire obligatoire des travailleurs indépendants |
Professions libérales | La Caisse nationale d'assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL) fédère les deux caisses de retraite complémentaires des professions libérales : CARCDSF, CARMF, CARPIMKO, CARPV, CAVAMAC, CAVEC, CAVOM, CAVP, CIPAV et CPRN
La Caisse Nationales des Barreaux Français (CNBF) |
Fonctionnaires de l’État (civils et militaires) | Retraite additionnelle de la Fonction Publique (RAFP) |
Fonctionnaires : Agents de la fonction publique, territoriale et hospitalière | Retraite additionnelle de la Fonction Publique (RAFP) |
Fonctionnaires : Ouvriers de l’État | Fond Spécial des Pensions des Ouvriers des Établissements Industriels de l’État (FSPOEIE) |
Membres des cultes | Régime unifié AGIRC-ARRCO |
Artistes, auteurs d’œuvres originale | IRCEC |
Salariés relevant d'entreprises ou de professions à statut particulier | BANQUE DE FRANCE, RETRAITE DES MINES, CNIEG (Industries du Gaz et de l’Électricité), CRPCF (Comédie Française), CRPCEN (Clercs et employés de notaires), ENIM (Marins), CROPERA (Caisse de retraites des personnels de l'Opéra de Paris), PORT AUTONOME, CRP-RATP, CPRPSNCF |
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Il n'est pas nécessaire à l'assuré de faire une demande d'adhésion quelconque. En effet, il est automatiquement affilié à la caisse de retraite complémentaire qui correspond à son régime et à sa catégorie socio-professionnelle.
Un système de points
Le régime de retraite complémentaire est un régime à points. En somme, les cotisations versées pour la retraite complémentaire sont converties en points de retraite. Tout au long de sa carrière, l'employé cumule des points sur un compte ouvert à son nom. Le nombre de points acquis et la valeur des points, fixée par le régime de retraite, permettent de déterminer le montant de la pension complémentaire à laquelle le travailleur peut prétendre lors de son départ à la retraite. Pour calculer sa retraite complémentaire, il faut prendre en compte trois éléments :
- l'assiette des cotisations
- le taux de calcul des points
- et la valeur d'un point.
En somme, pour connaître son nombre de points, il faut appliquer cette formule : assiette des cotisations X le taux d'acquisition des points / le prix d'un point. Il est possible, pour connaître son nombre de points de consulter son relevé de carrière sur le site de l'Assurance retraite.
Chaque année, les régimes de retraite complémentaires revalorisent la valeur du point de retraite complémentaire (il est à 1,2714 euros fin 2019). Le taux de pension dépend du nombre de trimestres acquis par l'assuré. C'est sur ce taux que peut, éventuellement, s'appliquer une décote pour les carrières incomplètes. Dans la plupart des régimes complémentaires, le taux est « plein » (à 100%) dès lors que la carrière de l'assurée est complète.
Pour recevoir sa retraite complémentaire, il est nécessaire de :
- avoir cessé toute activité professionnelle
- remplir certaines conditions d'âge ainsi que de carrière
- faire une demande de liquidation de retraite Agirc-Arrco (pour les salariés du secteur privé)
Pour obtenir une retraite complémentaire à taux plein, il faut être âgé de 62 ans, soit l'âge légal de départ à la retraite et avoir la durée d'assurance requise pour obtenir une retraite de base à taux plein ou encore avoir 65/67 ans, soit l'âge de départ à taux plein. Il existe un outil de simulation permettant de calculer le montant de sa retraite, sur l'espace personnel du site www.agirc-arrco.fr. Cet outil permet de simuler, en fonction des diverses hypothèses d'évolution de sa carrière, le montant des pensions et d'ainsi mesurer les incidences que peuvent avoir un départ à la retraite anticipé ou, au contraire, différé. Il existe aussi la mise en place, dès 45 ans et plus, d'un entretien d'information retraite gratuit pour les assurés ayant acquis des droits dans l'un des régimes obligatoires de retraite.
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