Le 1er mars 2022, la Mutualité Française a rendu publics les résultats d’une enquête d’Harris Interactive qui présente l’avis des Français sur le système de santé et ses enjeux. Cette enquête entre dans le cadre des futures élections présidentielles.
Présidentielle : santé et dépendance au cœur des préoccupations des Français
La santé et la dépendance, sujets préoccupants
Après plus de deux ans de crise sanitaire, la santé est l'un des sujets phare que les Français voudraient voir aborder plus souvent lors des débats présidentiels.
En effet, selon les résultats de l'enquête de Harris Interactive, ce sont deux Français sur trois qui se préoccupent des sujets de la santé et de la dépendance. L'enquête nous apprend que :
- 66% des Français pensent que les candidats à l'élection présidentielle ne parlent pas suffisamment de la santé dans leurs programmes ;
- 43% des sondés estiment que le système de santé en France est défaillant.
De même, si la Sécurité sociale est un dispositif qui plaît aux Français, qui les rassure, ils sont toutefois inquiets au niveau du déficit, qu'ils trouvent trop important. Ils sont, effectivement, 86 % à estimer que ce déficit pourrait être comblé si des contrôles étaient plus souvent mis en place pour éviter les abus et les fraudes, monnaie courante dans le domaine de la santé.
82% des Français pensent qu'il faudrait réorganiser le système de santé, le rendre plus performant. Ils sont, enfin, 80% à vouloir plus d'actions de prévention, ce qui permettrait alors de ralentir l'apparition de certains problèmes de santé coûteux pour la Sécurité sociale. En somme, ils estiment que la prévention pourrait être améliorée.
Accéder aux soins et financer la protection sociale
Lors de l'enquête, certains sujets semblaient particulièrement intéresser les Français, au point qu'ils aimeraient les voir plus abordés lors de la campagne présidentielle. Cela comprend surtout :
- que tout le monde puisse accéder aux soins ;
- que la protection sociale soit bien financée ;
- que les crises sanitaires soient bien gérées ;
- que les personnes victimes d'une perte d'autonomie soient bien prises en charge.
Sur tous ces sujets, c'est surtout l'accès aux soins pour tout le monde qui prime. En effet, c'est plus d'un tiers des Français qui pense qu'avoir un rendez-vous chez son médecin généraliste devient véritablement compliqué. Et de ce fait, plus de la moitié des personnes interrogées ont déjà décidé de se passer de soins car elles n'ont pas réussi à avoir de rendez-vous rapidement ou bien parce qu'elles n'avaient pas les moyens de se faire soigner.
87% des Français considèrent qu'il est nécessaire d'augmenter le nombre de médecins et d'hôpitaux et 81% qu'il faut revaloriser le salaire des professionnels de santé. Ils sont 83% à souhaiter limiter les dépassements d'honoraires par les professionnels de santé et 8 sur 10 veulent soit baisser les prix soit augmenter les taux de remboursement sur certains produits.
Pour 86% des Français, regrouper différents types de professions médicales au même endroit est nécessaire quand 72% pensent qu'il est judicieux de déléguer aux professionnels paramédicaux dans certains cas, lorsqu'il manque des professionnels de santé dans certaines zones.
La prise en charge de la dépendance
Toujours selon l'enquête menée par Harris Interactive, deux Français sur trois estiment insuffisante la prise en charge de la perte d'autonomie sur le territoire. Ils attendent donc de la part des candidats à la présidentielle et du futur président des actions en ce qui concerne :
- le développement de moyens pour faciliter le maintien à domicile des personnes en perte d'autonomie ;
- le développement d'infrastructures permettant d'accueillir des personnes en situation de handicap ;
- la prévention de la dépendance mais aussi un meilleur accompagnement des aidants.
L'enquête révèle également que 4 Français sur 10 n'ont pas à leur disposition des moyens suffisants pour préparer leur retraite sereinement. Seulement 12% affirment avoir mis en place un contrat pour prévoir leur éventuelle perte d'autonomie.
De plus, les Français pensent ne pas être assez consultés sur les questions de santé et de prévoyance. Les décisions prises sont plus souvent associées à des mesures comptables et financières, ce que les Français regrettent.
Enfin, l'enquête montre que les Français sont moins réticents à l'idée de partager leur données de santé. Ce sont surtout les jeunes qui adhèrent au système de partage de leurs données de santé.