La France n’autorise que deux formes de sépultures, l’inhumation ou la crémation. Si, à cet égard, le défunt a exprimé son souhait, il incombe à la famille de le respecter. Sinon, les proches devront s’entendre pour choisir de faire enterrer ou incinérer la personne décédée. Mais comment prendre une telle décision ?
Obsèques : comment choisir entre inhumation et crémation ?
Le souhait du défunt
Le choix de l'inhumation et de la crémation est une décision éminemment personnelle. C'est pourquoi il est conseillé de rédiger ses dernières volontés, qui mentionnent, entre autres points, le mode de sépulture choisi.
Si ce choix est clairement indiqué, la famille est tenue de le respecter. Ne vous contentez pas, dans ce cas, de confier vos souhaits à des personnes de votre famille, ou à des proches, même si vous avez toute confiance en eux.
Il vaut mieux rédiger ses dernières volontés et remettre ce document à une personne de votre choix. En effet, un texte prête moins le flanc à des interprétations ou à des oublis toujours possibles.
Pour qu'il y ait encore moins d'ambiguïtés, rédigez ce texte devant témoins. Cette rédaction n'obéit d'ailleurs à aucun formalisme particulier. En effet, vous pouvez utiliser du papier ordinaire.
Il est également possible d'indiquer le mode de sépulture choisi dans un testament. Il vaut mieux opter pour un testament olographe, qu'il n'est pas nécessaire de faire rédiger et conserver par un notaire.
Ainsi, ce testament peut être ouvert avant les obsèques, ce qui permet de respecter le choix du défunt quant à son mode de sépulture. En revanche, le testament authentique, rédigé devant notaire, n'est ouvert qu'au moment du règlement de la succession, donc après les funérailles.
Enfin, les personnes souscrivant un contrat d'assurance obsèques en prestations, qui prévoit le financement et l'organisation des obsèques, auront l'occasion de préciser, dans ce document, le mode de sépulture qu'elles ont choisi.
Tenir compte des convictions religieuses
Si le défunt n'avait pas eu l'occasion d'exprimer clairement son choix, en matière de sépulture, la décision de la famille peut se fonder sur les éventuelles convictions religieuses de la personne décédée, surtout si elle était très pratiquante.
Chaque religion a sa doctrine en la matière :
- Depuis 1963, l'Église catholique n'interdit plus la crémation. Cependant, le Code de droit canonique de 1983 précise que l'inhumation est un mode de sépulture plus conforme à la doctrine catholique, notamment à la croyance en la résurrection des corps lors du Jugement Dernier.
- L'Islam interdit la crémation, car, pour cette religion, le corps d'un défunt est aussi sacré que celui d'une personne vivante. Les musulmans considèrent donc que la crémation ne respecte pas l'intégrité et la dignité du corps.
- En principe, la religion hébraïque n'autorise pas non plus la crémation, qui représente, pour les Juifs, une véritable violence à l'égard de la dépouille mortelle.
- De leur côté, les bouddhistes et les hindouistes préconisent la crémation, un rituel favorisant, pour eux, la sortie de l'âme du défunt de son enveloppe charnelle et sa transmigration.
La religion ne pourra bien sûr guider le choix de la famille que si le défunt avait des convictions connues en la matière.
Un critère à ne pas négliger : le prix
En l'absence de souhait clairement exprimé, de la part du défunt, un autre élément doit être pris en compte : le coût des obsèques. Si la personne décédée avait laissé de l'argent à cette fin ou souscrit un contrat d'assurance obsèques, le financement des funérailles est assuré.
Si ce n'est pas le cas, la famille peut prendre en considération le coût de chaque mode de sépulture :
- Le prix moyen d'une inhumation est de 4 500 euros. Il peut cependant beaucoup varier en fonction des prestations funéraires choisies. Ainsi, le choix d'un cercueil en acajou, garni d'un capiton en satin, la présence d'un maître de cérémonie, lors des funérailles, et d'éventuels soins de conservation du corps, rendront les obsèques plus coûteuses que des funérailles plus simples.
- Le coût moyen d'une crémation est de 3 500 euros. De par sa nature, la crémation offre moins d'options à la famille. Ainsi, le cercueil utilisé doit être en pin ou en carton, ce qui revient moins cher.
Que la famille choisisse l'inhumation ou la crémation, il faut rappeler enfin que leur coût peut aussi varier :
- En fonction de la région de résidence. Ainsi, les tarifs des obsèques sont plus élevés, en moyenne, dans la région parisienne qu'en province et plus hauts dans les grandes villes que dans les zones rurales.
- En fonction de l'opérateur funéraire choisi. En effet, les tarifs des pompes funèbres sont libres en France.
La nécessité de choisir
La décision des proches peut également être influencée par leurs propres souhaits. Cela ne vaut, bien sûr, que si le défunt n'a laissé aucune trace de ses dernières volontés et qu'il est impossible de savoir ce qu'il aurait lui-même préféré.
Dans ce cas, certains préféreront l'inhumation, qui leur permettra de venir se recueillir sur la tombe du défunt. Ce lieu, qu'on peut fleurir et entretenir, matérialise, en quelque sorte, la présence de la dépouille mortelle.
Le cavurne ou la case du columbarium, où est placée l'urne contenant les cendres du défunt, ou le jardin du souvenir, où ces cendres sont dispersées, évoquent moins, pour certains, cette "dernière demeure" associée à la tombe.
Quoi qu'il en soit, la famille doit prendre sa décision sans trop attendre, puisque l'inhumation ou la crémation doivent intervenir dans un délai compris entre 24 heures et 6 jours après le décès.
Il peut aussi arriver que les proches ne parviennent pas à se mettre d'accord sur un mode de sépulture. Dans ce cas, et eu égard à l'urgence de la situation, il appartient au juge de trancher.
Il désigne en effet une personne "habilitée à pourvoir aux funérailles". Il choisit une personne proche du défunt, qui a entretenu des relations stables avec lui. C'est cette personne, jugée plus apte à prendre cette décision, qui choisira l'inhumation ou la crémation.