Dans un contexte de réchauffement accéléré du climat, les initiatives prises en vue de préserver l’avenir de la planète se multiplient. Elles concernent toutes les activités humaines et tous les aspects de notre vie, y compris l’organisation des obsèques. En effet, les pratiques funéraires actuelles, qu’il s’agisse de l’inhumation ou de la crémation, ont un impact non négligeable sur l’environnement. Il existe cependant des solutions pour organiser des funérailles plus écologiques.
Les funérailles écologiques : comment allier convictions écologiques et traditions ?
Des pratiques funéraires peu respectueuses de la planète
L'inhumation
Le bois est la matière la plus utilisée pour la fabrication des cercueils. On considère qu'environ un m3 de bois est nécessaire à la confection de six cercueils. On imagine le nombre d'arbres qu'il faut alors abattre pour pour pouvoir procéder à l'inhumation des défunts.
L'organisation actuelle des obsèques contribue donc, de manière non négligeable, à une déforestation qui tend à augmenter l'émission de CO2 dans l'atmosphère.
Par ailleurs, les traitements relatifs à la conservation du corps emploient du formol et d'autres produits très nocifs pour le sol. Le processus de décomposition du corps, joint à celle du cercueil, laisse s'infiltrer dans la terre, où elles demeurent longtemps, d'autres substances nocives, comme le mercure contenu dans les plombages dentaires ou des résidus de médicaments.
La crémation
La crémation, qui représente environ 40 % des obsèques, n'est pas plus respectueuse de l'environnement que l'inhumation. En effet, il faut utiliser une grande quantité de combustibles fossiles pour atteindre la température nécessaire à l'incinération du cercueil.
Il faut ainsi environ 200 litres de mazout pour procéder à une crémation. Par ailleurs, l'incinération se traduit par le rejet de CO2 dans l'atmosphère, mais aussi, selon la composition du cercueil, d'autres substances toxiques, comme des gaz, des métaux lourds ou des particules fines.
Les filtres dont sont dotés les funérariums ne limitent pas de manière suffisante ces émanations toxiques. Il n'est pas jusqu'à la dispersion des cendres des défunts sur le sol qui ne l'imprègne de substances nocives, comme les dioxines.
Des solutions pour des obsèques plus écologiques
Le choix du cercueil ou de l'urne
Les personnes désireuses de réduire l'impact environnemental des funérailles pourront opter pour :
- Un cercueil conçu dans une matière biodégradable, comme le bambou, l'osier ou même le papier mâché. Pour une crémation, on pourra choisir un cercueil en carton, dont la combustion, beaucoup plus rapide que celle du bois, rejette moins de substances nocives dans l'atmosphère.
- Un cercueil élaboré à partir de bois recyclé ou issu d'une forêt gérée d'une manière éco-responsable.
- Des poignées en corde et un capiton en matière naturelle pour un cercueil non revêtu de vernis ou de peinture, à moins qu'il ne s'agisse d'un vernis végétal par exemple.
- Une urne également fabriquée dans une matière biodégradable, en carton ou en argile par exemple.
Une sépulture plus respectueuse de l'environnement
La tombe elle-même peut être aménagée pour en réduire l'impact sur l'environnement. Ainsi :
- La pierre tombale peut être fabriquée dans des matériaux plus écologiques que le marbre ou le granit. Mieux encore, la tombe peut être végétalisée, par la présence d'arbres et de fleurs qui tiennent lieu de stèles.
- Le cercueil peut être enfoui en pleine terre, ce qui sera plus respectueux des sols que l'enterrement dans un caveau bétonné.
- Des plantes naturelles, au lieu de fleurs artificielles, peuvent être déposées sur la tombe. De même, certaines sociétés de pompes funèbres proposent des décorations de la sépulture en papier recyclé par exemple.
Par ailleurs, le choix du lieu de sépulture a aussi son importance. Ainsi, l'inhumation d'un défunt dans un cimetière proche du domicile des membres de sa famille évitera des trajets trop longs, souvent en voiture, pour venir se recueillir sur la tombe, limitant ainsi l'émission de gaz à effet de serre.
La famille peut aussi choisir un cimetière écologique. Il en existe quelques-uns en France. Ces espaces champêtres et plantés de nombreux arbres comportent des stèles modestes. Les cercueils des défunts sont enterrés à même la terre dans ces vastes jardins funéraires, dont le calme rustique est propice au recueillement.
Des traitements pour la conservation du corps moins nocifs
On l'a vu, certaines des substances injectées dans le corps pour assurer sa conservation finissent par s'infiltrer dans le sol et les nappes phréatiques.
Ces soins de conservation, qui font l'objet d'une discipline spécifique, la thanatopraxie, sont obligatoires dans certaines situations, comme le rapatriement du corps ou un long déplacement du cercueil. Ils s'imposent aussi dans le cas où la famille désire présenter le défunt aux personnes venues assister aux obsèques.
On peut se poser la question de la nécessité de tels soins, quand ils ne sont pas imposés par la loi, ou opter pour des substances qui retardent moins longtemps la décomposition du corps.
D'autres alternatives
En France, seules l'inhumation et la crémation sont autorisées. Dans certains pays, cependant, il existe d'autres alternatives, plus respectueuses de l'environnement.
L'aquamation
Le corps est placé dans une grande cuve remplie d'eau très chaude, à laquelle on a ajouté un produit alcalin. Cette solution entraîne une dissolution rapide de la graisse, des tissus ou encore du sang.
À la suite de cette opération, il ne reste que les os, qui sont réduits en poussière. Ce résidu est ensuite déposé dans une urne.
L'humusation
Le défunt est enveloppé dans un linceul biodégradable, lui-même recouvert de plusieurs couches de feuilles et de copeaux de bois. Cette enveloppe végétale finit par assurer une décomposition complète de la dépouille en l'espace de 9 mois environ. En se décomposant, le corps forme une sorte de "compost", si l'on ose s'exprimer ainsi.
La promessioin
Plongé, à une très basse température, dans un bain d'azote liquide, le corps est ensuite placé sur une sorte de table vibrante qui, par ses mouvements, le divise en fines particules, elles-mêmes déposées dans une urne biodégradable.
La résomation
Un peu comparable à l'aquamation, la résomation consiste à dissoudre les tissus mous du corps dans une solution spécifique, préalablement chauffée.