Les pratiques funéraires interdites par l’Islam

Chaque culture et chaque religion ont mis en place des rituels funéraires propres. Ainsi, les rites funèbres de l’Islam portent sur l’organisation des funérailles, mais proscrivent également certaines pratiques.

Laurene Renaud
Par Laurene Renaud
Funéraire Islam
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L'interdiction de l'exhumation

L'exhumation consiste à retirer un corps de sa tombe. Cette pratique est proscrite par l'Islam. Cette religion prescrit, en effet, que la dépouille mortelle doit se transformer en poussière. On ne doit donc pas l'extraire de sa sépulture tant que cette opération naturelle n'a pas eu lieu.

Mais, dans l'ensemble, les juristes musulmans reconnaissent que cette interdiction n'est effective qu'en l'absence de nécessité. Autrement dit, l'exhumation peut se justifier dans certains cas précis :

  • Si elle est ordonnée par la justice, dans le cadre d'une enquête criminelle. Elle permet alors de procéder à une autopsie ou de recueillir des échantillons d'ADN.
  • Si le corps doit être déplacé.
  • Si la concession arrive à son terme.

Les concessions perpétuelles étant devenues rares, un musulman peut donc acquérir une concession pour une durée de 30 ans, ce qui donne le temps nécessaire à la décomposition naturelle du corps, selon les prescriptions de l'Islam.

Les restes sont alors recueillis dans un reliquaire, qui sera déposé dans un ossuaire. Opposés à la crémation, les musulmans ne peuvent accepter, en principe, que ces restes soient réduits en cendres, avant d'être placés dans un ossuaire, comment cela se pratique souvent.

L'Islam s'oppose à la crémation

L'Islam s'oppose formellement à l'incinération. Pour un musulman, en effet, le corps d'un homme est aussi sacré quand il est mort que quand il est vivant. L'homme étant, pour l'Islam, appelé à ressusciter, son corps doit être laissé tel qu'il est. Il ne peut donc pas être détruit par le feu.

Les musulmans invoquent notamment une sourate du Coran qui ne prévoit que l'inhumation pour la sépulture des défunts. C'est pour eux le seul mode de sépulture qui respecte la dignité des morts.

Cette interdiction s'appuie également sur des paroles du Prophète Mohammed, qui a rappelé que casser les os d'un défunt est aussi grave que briser ceux d'un homme vivant. Mohammed et sa famille ont d'ailleurs été inhumés, ce qui dicte leur conduite à l'ensemble des musulmans.

Sa religion interdit donc au musulman, non seulement de se faire incinérer, mais même d'en exprimer le désir par un testament ou de toute autre façon.

Le don d'organe : une interdiction de principe, tempérée par des exceptions

L'interdiction de principe du don d'organe, que le donneur soit vivant ou décédé, s'explique de la même manière que la proscription de la crémation. Dans les deux cas, en effet, il est porté atteinte au corps du défunt.

Ceci étant, le don d'organe est généralement toléré :

  • Si aucune autre solution n'est possible.
  • S'il permet de sauver une vie ou d'améliorer la santé d'une personne gravement malade.

Par ailleurs, ce don d'organe n'est possible que si le défunt ou sa famille donnent expressément leur autorisation.

La thanatopraxie : une pratique en principe interdite

La thanatopraxie désigne un ensemble de techniques destinées à retarder la décomposition du corps. Elle permet ainsi de préserver, durant une certaine période, l'apparence physique du défunt.

Comme il s'agit, là encore, de porter atteinte au corps du défunt, en enrayant la marche naturelle des choses, on ne s'étonnera pas que l'Islam s'oppose à cette pratique.

Cependant, ces soins de conservation sont généralement imposés par les pays ou les compagnies aériennes concernés en cas de rapatriement du corps dans le pays d'origine du défunt.

Des pratiques déconseillées

Des fleurs de deuil inutiles

Certaines traditions funéraires ne sont pas formellement interdites par l'Islam, mais les musulmans sont tout de même invités à ne pas les pratiquer ou, du moins, à le faire avec modération.

C'est le cas des fleurs de deuil. Il n'est pas interdit d'en fleurir la tombe. Mais une telle coutume est jugée un peu ostentatoire et peu conforme à la sobriété qui doit présider aux funérailles.

Elles sont donc considérées comme des offrandes un peu superflues. Elles viennent distraire l'attention et troubler le déroulement d'une cérémonie funèbre qui doit être centrée sur les prières et le recueillement.

Il n'est donc pas d'usage de déposer des fleurs sur les tombes ou d'en offrir à la famille endeuillée.

Pas de pierre tombale

Un musulman doit être enveloppé dans un simple linceul et enterré en pleine terre, le visage tourné vers La Mecque. Ce qui n'est pas possible en France, où le corps doit être placé dans un cercueil. Obligés de respecter cette règle, les musulmans choisissent généralement un cercueil très simple.

Dans la même logique, la sépulture ne doit être recouverte que de terre. Par conséquent, aucune pierre tombale ne peut être posée sur la tombe. Rappelons qu'il s'agit de la dalle qui la recouvre.

Laurene Renaud

Titulaire d'un master en Economie et passionnée de sciences sociales, je me fais aujourd'hui un plaisir de vous informer et vous conseiller sur tous les sujets touchant aux retraites : pension, conseils, investissements, ...

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