Éloge funèbre : comment préparer son discours pour un enterrement ?

Qui doit s'occuper de ce discours d'hommage ?

L'éloge funèbre n'est pas une obligation. En effet, certaines familles, souvent à la demande du défunt, préfèrent lire des textes qu'il aimait ou qui reflètent sa personnalité.

Certaines personnes aiment mieux écrire une lettre, qui peut être déposée sur le cercueil ou même à l'intérieur de la bière. Toutes ces pratiques, d'ailleurs, ne s'excluent pas.

La famille peut désigner l'un des siens pour écrire et prononcer ce discours. Il peut s'agir d'une personne proche du défunt ou s'exprimant facilement. Un membre de l'entourage peut aussi désirer rédiger et prononcer cet éloge.

S'il prend sa décision seul, il doit en informer la famille et obtenir son accord.

À quel moment et en quel endroit prononcer l'éloge funèbre ?

La personne chargée de prononcer l'éloge funèbre devra se concerter avec la famille, et l'opérateur funéraire, pour choisir le moment le plus opportun. Ce discours peut notamment trouver sa place :

• Durant le temps de recueillement qui précède la mise en bière. Il peut se tenir à domicile ou dans la chambre funéraire d'un funérarium, d'un hôpital ou d'une maison de retraite.
• Pendant la cérémonie, religieuse ou civile, qui précède l'inhumation ou la crémation. Le discours peut alors être prononcé dans un lieu de culte ou un funérarium.
• Devant la dernière demeure du défunt, qu'il s'agisse d'un caveau, d'un enfeu, de la case d'un columbarium ou du jardin du souvenir, où ses cendres auront été dispersées.

Que doit contenir le discours ?

L'éloge funèbre doit être préparé avec soin. Ce qui permettra de choisir les thèmes à aborder, mais aussi l'ordre dans lequel ils doivent être présentés. Il faut donc soigner le contenu mais aussi la structure du texte.

Ainsi, un tel discours d'hommage doit notamment évoquer, de préférence dans cet ordre :

• Une anecdote introductive et suffisamment révélatrice pour susciter l'intérêt de l'auditoire.
• La raison du décès, sur laquelle l'orateur ne doit pas s'appesantir.
• La jeunesse du défunt, résumée à grands traits. On peut insister ici sur l'éveil de goûts et de passions qui révèlent déjà la personnalité future de la personne à qui l'on rend hommage.
• Ses accomplissements, aussi bien dans sa vie personnelle que professionnelle.
• Les principaux traits de caractère et les qualités, qui permettent de dessiner un portrait du défunt. On insistera davantage, bien entendu, sur ces aspects positifs que sur des défauts dont l'évocation n'a guère sa place en la circonstance.
• Des instants joyeux ou des moments émouvants, qui ont marqué la vie du défunt et de sa famille.

Si l'orateur était assez proche du défunt, il emploiera de préférence le tutoiement, qui crée davantage de proximité avec lui. Même s'il s'agit d'un éloge funèbre, le ton du discours doit éviter tout pessimisme excessif.

D'autres conseils pour la préparation du discours

Pour vous aider dans la préparation de l'éloge funèbre, pensez aussi :

• À faire un brouillon. Avant de mettre votre texte au propre, vous devez en vérifier la structure et vous assurer que vous n'avez rien oublié d'important.
• À ne pas entreprendre tout de suite, une fois le brouillon rédigé, les éventuelles corrections. Laissez-vous un peu de temps, afin de revoir le texte avec des yeux neufs.
• À ne pas rédiger un texte trop long. La durée moyenne d'un éloge funèbre varie entre 5 et 10 minutes. Il faut en effet penser à la durée de la cérémonie et ménager des proches, pour lesquels une évocation trop fouillée du défunt serait peut-être pénible.
• À faire montre d'un peu d'humour, même si, a priori, il peut paraître déplacé en une telle circonstance. Cela permet de ne pas trop tendre l'atmosphère et de présenter le défunt sous un jour plus familier.

Comment prononcer l'éloge funèbre ?

Préparez-vous à la prise de parole

Prendre la parole en public, surtout en une telle occasion, n'est pas donné à tout le monde. Vous serez plus à l'aise pour prononcer votre discours si :

• Vous le répétez. Il vaut mieux, en effet, ne pas laisser trop de place à l'improvisation. Cet exercice vous permettra de mieux connaître votre texte et sa structure. Vous le prononcerez ainsi avec plus d'aisance.
• Vous évitez de lire d'une voix monocorde et sans regarder l'auditoire. Essayez en effet de garder un contact visuel avec le public. Vous vous détacherez d'autant mieux de votre texte que vous l'aurez répété assez souvent.
• Vous soignez votre élocution. Il faut en effet que toute l'assistance vous entende. Il faut donc éviter de mâcher vos mots et d'avoir un débit trop rapide.
• Vous surveillez votre posture. Tenez-vous droit, et adoptez une attitude naturelle mais assurée.

Une gestion émotionnelle nécessaire

La lecture d'un éloge funèbre peut être un exercice éprouvant, surtout si la personne qui le prononce était très proche du défunt. Pour éviter de vous laisser submerger par l'émotion, ce qui vous obligerait à interrompre le discours, vous pouvez notamment :

• Faire des pauses régulières. Elles vous permettent de prendre un peu de distance par rapport au texte et vous évitent de parler trop vite.
• Pratiquer la respiration profonde, avant de prendre la parole et même pendant le discours. On sait que cet exercice limite l'emprise du stress et favorise la concentration et le retour à un état émotionnel plus calme.
• Demander à un proche de se tenir près de vous durant la lecture. La seule présence de cette personne peut vous soutenir dans un moment qui peut mettre votre sensibilité à rude épreuve.