Que le corps du défunt soit inhumé ou incinéré, la loi exige qu’il soit déposé dans un cercueil. Quel que soit le modèle choisi, et le matériau utilisé, il doit comprendre certains éléments. Il est par ailleurs possible de personnaliser un cercueil.
Tout ce qu’il faut savoir sur le cercueil
Une brève histoire du cercueil
Le cercueil est une grande caisse, souvent en bois, dans laquelle on dépose le corps du défunt. Le mot est tiré du latin "sarcophagus", lui-même issu du grec "sarcophagos", qui signifie "qui consume la chair". On le voit, le mot "sarcophage", qui désigne une sorte de cercueil en pierre, a la même étymologie.
L'usage de ces sarcophages est attesté dès l'Antiquité romaine. Durant cette période, et jusqu'au début du XIXe siècle, l'usage du cercueil, qui coûte cher, est réservé aux couches aisées de la population.
Les gens du peuple étaient, pour la plupart, enterrés dans de simples linceuls de toile. Il faut attendre 1801 pour que l'usage du cercueil soit rendu obligatoire, et ce pour des raisons sanitaires. Chacun ne peut recevoir qu'un seul corps.
Peu à peu, les défunts ne sont plus enterrés dans les églises, comme c'était l'usage pour certains personnages illustres, mais dans des cimetières qui s'éloignent de plus en plus des centres urbains.
Quels sont les éléments obligatoires d'un cercueil ?
Le cercueil doit comprendre certains éléments, précisés par le Code général des collectivités territoriales. Il doit ainsi comporter :
- Une garniture étanche, composée d'une cuvette étanche et biodégradable.
- Au moins quatre poignées, pour assurer le transport du cercueil.
- Une plaque d'identité, fixée sur le cercueil et indiquant les nom et prénom du défunt, ainsi que ses dates de naissance et de décès.
- Une épaisseur de 22 mm si le cercueil doit être inhumé, et de 18 mm s'il est prévu de l'incinérer.
De nouvelles dispositions, entrées en vigueur le 1er janvier 2019, précisent les qualités de résistance et d'étanchéité que doivent présenter la cuvette et le cercueil lui-même.
Ainsi, le cercueil doit pouvoir résister à certains risques de déformation, aussi bien du fond que du couvercle, de chute ou de compression. Par ailleurs, le cercueil doit, quelle que soit sa position, être assez étanche pour éviter toute fuite de liquides.
Il est également prévu que le cercueil réponde à des normes précises :
- En termes de biodégradabilité s'il est destiné à l'inhumation.
- En termes de combustibilité s'il est destiné à la crémation. Ce qui s'applique tant au cercueil lui-même qu'à ses accessoires, aux poignées et à l'habillement du défunt. Les matériaux choisis ne doivent pas non plus provoquer une éventuelle explosion.
Les différents modèles de cercueils
Il existe en effet plusieurs sortes de cercueils.
Le cercueil parisien
Le cercueil parisien est l'un des fréquemment choisis. Composé de six côtés, ce cercueil classique se signale par un épaulement plus large et par un couvercle plat.
Le cercueil lyonnais
Contrairement au cercueil parisien, le cercueil lyonnais, formé de quatre côtés, ne comprend pas d'épaulement. Ce qui l'en distingue aussi, c'est son couvercle en pente.
Le cercueil tombeau
Ce type de cercueil doit son nom à son aspect, son couvercle étant surélevé un peu à la manière d'un tombeau. Cette disposition du couvercle permet de l'ouvrager davantage.
Le cercueil américain
Comme son nom l'indique, il est plus utilisé aux États-Unis qu'en France. Du fait de sa forme ramassée, on parle aussi de cercueil "coffre".
Ce type de cercueil comprend une partie amovible, qui, en se soulevant, découvre la partie supérieure du corps. C'est un modèle prestigieux, plus onéreux que les autres types de cercueils.
Le choix du cercueil : comment prendre sa décision ?
Le choix du cercueil, en plus de celui du modèle, dépend d'un certain nombre de critères.
Le matériau
C'est un élément essentiel dans le choix du cercueil. En effet, celui-ci peut être :
- En bois, qui est le choix le plus classique. Certaines essences précieuses, comme l'acajou, le noyer ou le cerisier, font du cercueil, par leur aspect et la coloration produite, un objet assez prestigieux. Mais on peut aussi choisir des essences plus ordinaires, comme le pin, le mélèze ou l'épicéa.
- En carton. Plus apprécié dans les pays nordiques qu'en France, le cercueil en carton, dont la légèreté n'empêche pas la résistance, vaut surtout par son prix plus modique et son caractère écologique. Fabriqué à partir de matières naturelles et recyclées, le cercueil en carton se dégrade plus vite dans le sol. En revanche, et bien qu'il se consume plus vite, ses avantages en cas de crémation sont un peu moins évidents.
- Fabriqué dans une matière plus insolite, comme le métal, le verre, l'ardoise, le plastique ou même certains tissus.
Le prix
Le prix est bien sûr l'un des facteurs essentiels à prendre en compte dans le choix d'un cercueil. Cet élément doit être considéré avec d'autant plus d'attention que le prix du cercueil représente, à lui seul, environ le tiers du coût des obsèques.
Il dépend notamment du modèle et du matériau choisis, mais aussi des accessoires et des éventuelles options de personnalisation.
Nous l'avons dit, un cercueil américain coûte plus cher, en moyenne, qu'un cercueil parisien ou qu'un cercueil lyonnais.
En moyenne, il faut compter :
- Entre 300 et 650 euros pour un modèle de base en pin.
- Entre 600 et 1.500 euros pour un cercueil en chêne de milieu de gamme.
- De 3000 à 5000 euros pour un prestigieux cercueil en acajou.
- Entre 200 et 750 euros pour un cercueil en carton.
Un cas particulier : le cercueil hermétique
Dans certains cas, le choix du cercueil, du moins de sa conception intérieure et de son type de fermeture, est imposé à la famille. Elle doit alors déposer le corps dans un cercueil hermétique.
Il est muni d'une enveloppe interne en métal, le plus souvent en zinc. Le but est d'assurer une fermeture étanche du cercueil, qui empêche la fuite des liquides corporels et des gaz liés à la décomposition du corps.
L'usage de ce cercueil hermétique est obligatoire :
- En cas de décès dû à une maladie contagieuse.
- En cas de rapatriement du corps depuis ou vers l'étranger. La réglementation peut varier, à cet égard, d'un pays à l'autre, mais les compagnies aériennes imposent l'usage de ce type de cercueil dans la plupart des cas.
- Si le corps est conservé durant plus de 6 jours, soit au domicile du défunt, soit dans tout lieu destiné au dépôt du corps. En effet, il faut parfois donner le temps, à la famille et aux proches, de rejoindre le lieu de l'inhumation ou de la crémation.
- Si les circonstances de la mort ont gravement altéré le corps. Il s'agit surtout, en l'occurrence, d'éviter le dégagement d'odeurs difficiles à supporter.
- Si le préfet en décide ainsi.
Le cercueil peut être personnalisé
Pour peu que le cercueil choisi respecte en tous points la règlementation, il est possible de lui conférer une allure plus personnelle, qui correspondra davantage aux goûts et à la personnalité du défunt.
Le choix du capiton funéraire
La famille peut personnaliser le cercueil en l'ornant d'un capiton funéraire. Celui-ci se compose :
- D'un matelas, sur lequel reposera le corps.
- D'un oreiller, pour y appuyer la tête du défunt, ce qui peut contribuer à une pose plus apaisée.
- D'un tour de cercueil, pour recouvrir les bords intérieurs du cercueil.
- D'une couverture, qui recouvre en partie le corps.
Le capiton funéraire, qui n'a rien d'obligatoire, permet de mettre en valeur le défunt et de le présenter dans une position de repos symbolique.
La personnalisation passe ici par le choix du matériau composant le capiton. L'éventail, en la matière, est très large, puisqu'on trouve des capitons en soie, en taffetas, en satin, en lin, en velours et même en bambou.
Par ailleurs, les matières de certains capitons sont conçues spécialement pour la crémation.
Bon, à savoir : L'intérieur du couvercle du cercueil peut être orné d'une décoration spécifique, assortie au tour de cercueil.
L'ajout d'emblèmes de cercueil
Il est également possible de personnaliser le cercueil en faisant fixer un emblème sur le couvercle. Il peut s'étendre sur toute sa surface ou être d'une taille plus réduite.
Il existe différentes sortes d'emblèmes. En effet, on peut trouver :
- Des symboles religieux qui, selon la confession, peuvent prendre notamment la forme d'une croix, d'une étoile de David ou d'une étoile musulmane.
- Des emblèmes plus neutres. En effet, des symboles végétaux, comme des épis de blé, des roses ou des palmes peuvent également décorer le cercueil. On peut encore choisir un flambeau ou un symbole d'alliance, sous la forme de deux mains jointes.
Les familles choisiront, selon leurs goûts, des emblèmes en laiton, en fonte, en bois ou encore en plastique.
Les autres options de personnalisation
Pour rendre le cercueil encore plus personnel, et le rapprocher davantage de la personnalité du défunt, il est possible :
- De choisir la couleur du cercueil. Aucune règle, dans ce domaine, ne s'impose aux familles. Elles choisissent en toute liberté la teinte correspondant le mieux à la personnalité du défunt. Les colorations rappelant celles du bois, avec des nuances plus ou moins foncées, et des finitions mates ou brillantes, sont encore le choix le plus courant. Mais d'autres couleurs sont possibles, comme le blanc, le noir, une teinte élégante, le gris, ou encore le rouge, qui symbolise l'affection que l'on portait au défunt.
- D'adopter une forme originale. On trouve aujourd'hui, en effet, les formes les plus insolites : on a pu voir, ces dernières années, des cercueils en forme de camion, de chaussure, de bateau, de poisson ou même de boîte de chocolats.
- De faire inscrire des messages ou peindre des dessins sur le cercueil. Celui-ci peut ainsi s'orner de paysages, d'animaux ou encore de photos. Certaines matières, comme l'ardoise, se prêtent particulièrement à l'inscription de messages personnels sur le cercueil.
La mise en bière
La fermeture du cercueil
La mise en bière consiste à déposer le corps, enveloppé dans une housse imperméable, dans le cercueil. Elle a lieu avant le transport du corps vers le lieu d'inhumation ou de crémation.
Après un temps de recueillement, il est procédé à la fermeture du cercueil, qui consiste à poser le couvercle et à le visser. Elle ne peut intervenir qu'avec l'autorisation de la mairie du lieu du décès ou du lieu du dépôt du corps, qui délivre le permis d'inhumer.
La famille et les proches du défunt sont généralement présents. C'est un moment difficile, car il marque la séparation physique d'avec le défunt. Si la famille le souhaite, il est possible de déposer une photo, un texte ou encore un objet familier dans le cercueil, à condition qu'il ne soit pas polluant et ne contienne pas de piles.
Un proche peut également être invité, s'il le souhaite. à poser la dernière vis du couvercle du cercueil.
La pose des scellés
Le scellement d'un cercueil apporte la garantie qu'il ne peut pas être ouvert entre le lieu où les scellés ont été apposés et l'arrivée au cimetière ou au crématorium.
La pose des scellés est obligatoire :
- Si aucun membre de la famille n'est présent lors de la fermeture du cercueil.
- Si l'inhumation ou la crémation ont lieu dans une autres commune que celle où le corps a été déposé.
- En cas de rapatriement du corps depuis ou vers l'étranger ou un territoire ultramarin.
- Si le corps doit être incinéré.
La police ou la gendarmerie doivent être présentes lors de la pose des scellés. Leur présence est également indispensable, dans les cas cités précédemment, lors de la fermeture du cercueil.
La pose des scellés consiste à faire fondre de la cire sur les vis fermant le couvercle du cercueil et à appliquer sur celui-ci un cachet où figure le sceau de la mairie. Il est possible, aujourd'hui, d'utiliser des scellés en plastique ou des rubans de sécurité spécifiques.
Le transport du cercueil
Le transport du corps et du cercueil est du ressort exclusif des sociétés de pompes funèbres. Un particulier n'a pas le droit d'y procéder lui-même. Ce transport comprend :
- Le trajet avant la mise en bière. Ce n'est pas le cercueil qui est transporté à ce moment-là, mais le corps, enveloppé dans une housse mortuaire. Il peut être transporté depuis le lieu de décès jusqu'à son domicile ou celui d'un membre de la famille, ou jusqu'à une chambre funéraire.
- Le trajet après la mise en bière. Là encore, seule une entreprise de pompes funèbres peut se charger du transport du cercueil. Il est transporté depuis le lieu de la mise en bière jusqu'à celui où se déroule la cérémonie (église, crématorium), s'il y en a une, et, de là, jusqu'au lieu d'inhumation ou de crémation.
Le rapatriement du corps depuis ou vers l'étranger, ou un territoire ultramarin, obéit à des règles particulières, déjà évoquées en partie. Pour rappel, le corps doit avoir subi des soins de conservation spécifiques et être transporté dans un cercueil hermétique.
De même certaines démarches doivent être entreprises, comme l'obtention d'un certificat de non contagion.
Que devient un cercueil après l'inhumation ?
Les cercueils enfouis à même la terre ont une durée de vie moins longue que ceux qui sont déposés dans un caveau. De même, les cercueils en bois tendre, comme le pin, se dégradent plus vite que ceux qui sont faits en bois massifs, comme le chêne.
Par ailleurs, si la concession funéraire arrive à échéance et n'est pas renouvelée, le cercueil peut être exhumé, au terme d'un certain délai, sur décision de l'autorité municipale. Les restes peuvent être placés dans l'ossuaire municipal ou incinérés, si on ne connaît pas d'opposition déclarée du défunt à la crémation.