Des Français toujours plus nombreux choisissent la crémation comme mode de sépulture. Les cendres issues de cette opération sont recueillies dans une urne. Certaines personnes prévoient de l’inhumer, d’autres optent pour la dispersion des cendres. Les familles choisissent souvent, pour ce faire, un lieu aménagé à cet effet, le jardin du souvenir. Une évolution des attitudes face à la mort, mais aussi des préoccupations écologiques, expliquent en partie ce choix.
Tout ce qu’il faut savoir sur le jardin du souvenir
Qu'est-ce qu'un jardin du souvenir ?
Un jardin du souvenir est, le plus souvent, un espace aménagé au sein d'un cimetière.
Le jardin du souvenir fait partie de l'espace cinéraire du cimetière, qui comprend aussi le columbarium, dont les cases abritent des urnes, les cavurnes ou les tombes cinéraires, destinés à l'inhumation des urnes. Le lieu est indiqué au moyen d'un panneau. Certains jardins du souvenir, cependant, sont situés à proximité d'un crématorium.
Le jardin du souvenir est un endroit réservé à la dispersion des cendres funéraires. Comme son nom le laisse supposer, il s'agit d'un lieu calme et paisible, souvent gazonné en partie et planté d'arbres. Des fleurs agrémentent aussi l'espace. La présence de la nature symbolise, au-delà de la perte d'un être cher, la perpétuation de la vie.
La présence de bancs permet aux visiteurs de se reposer et favorise le recueillement. L'endroit peut être délimité par des bordures en granit, des haies ou encore des colonnes.
Comment se déroule la dispersion des cendres ?
Les cendres sont dispersées dans l'espace prévu à cet effet au sein du jardin du souvenir. Depuis la loi de 2008, les cendres funéraire sont considérées comme une personne, au même titre que le corps d'un défunt. Elles doivent donc être traitées avec le même respect et la même dignité.
C'est pourquoi leur dispersion ne peut être confiée qu'à des personnes habilitées à cette tâche. Il peut s'agir du personnel du crématorium, si la dispersion des cendres a lieu dans un jardin du souvenir jouxtant cet établissement, du maître de cérémonie, si un temps d'hommage a été organisé, ou de tout agent funéraire agréé.
Les cendres peuvent être dispersées de deux manières :
- La personne chargée de la dispersion des cendres peut simplement retourner l'urne contenant les cendres funéraires. Il lui appartiendra alors de les répandre doucement sur le sol.
- Elle peut utiliser un "dispersoir". Il s'agit d'une urne spéciale, dont le fond s'ouvre. Par un geste régulier du bras, la personne verse alors le contenu de l'urne sur le sol.
Avant la dispersion des cendres, un temps d'hommage au défunt peut être organisé. D'ordinaire, la cérémonie, si elle est prévue, se tient, avant la crémation proprement dite, dans une salle du crématorium.
Mais si la famille vient chercher l'urne funéraire plus tard, ce qu'elle peut faire, une seconde cérémonie peut avoir lieu dans le jardin du souvenir.
L'organisation d'un jardin du souvenir
Tous les jardins du souvenirs ne présentent pas la même physionomie. Les plus élaborés se composent de plusieurs éléments.
Un espace de dispersion des cendres
Tous les jardins du souvenir comprennent un espace réservé à la dispersion des cendres. Il peut notamment s'agir :
- D'une pelouse, d'un lit de galets ou d'autres types d'espaces. Ce lieu, de formes diverses, peut être séparé du reste du jardin du souvenir. S'il existe un espace gazonné, il doit être entretenu, ce qui suppose d'enlever régulièrement les cendres qui ont été dispersées. Cette opération est de toute façon rendue indispensable par la nécessité d'entretenir la pelouse. Ces opérations d'entretien doivent se dérouler à l'abri des regards du public. Pour l'instant, aucune règle particulière ne fixe de délai à ce retrait des cendres. Les familles, qui pourraient s'en émouvoir, doivent être clairement informées de ces dispositions.
- D'un espace équipé d'un système d'aspersion et recouvert de galets. Dans ce cas, l'eau entraîne doucement les cendres sous les galets, où elles finissent pas se mêler au sol.
Dans de nombreux jardins du souvenir, cet espace de dispersion représente l'essentiel de la surface. Aussi les familles n'y trouvent qu'un lieu de recueillement anonyme et collectif. Les proches ne peuvent donc pas localiser un lieu précis de sépulture, et d'autant moins que les cendres des défunts sont régulièrement enlevées.
Le puits de dispersion
Pour remédier à cet inconvénient, certains jardins du souvenir ont prévu d'aménager un puits de dispersion, ou puits du souvenir. Le plus souvent, il n'est pas situé dans le jardin du souvenir proprement dit, mais à quelques mètres de là.
Ce puits, fermé par une grille et des galets, reçoit les cendres des défunts. Quand le puits est comblé, un autre est construit. Dans ce cas, le lieu de sépulture demeure anonyme et collectif, mais il est mieux identifié. Par ailleurs, dans ce cas, les cendres ne sont pas retirées. Dans certains jardins du souvenir, une vasque du souvenir remplace le puits.
Il est à noter que ces puits de dispersion ne répondent pas vraiment aux règles funéraires en vigueur. En effet, d'après la législation actuelle, seules deux pratiques funéraires sont admises :
- L'identification précise et individuelle du corps, ce qui correspond à l'inhumation, du corps ou de l'urne contenant les cendres funéraires.
- La dispersion des cendres.
Or, il faut bien reconnaître que la pratique du puits de dispersion ne correspond ni à l'un ni à l'autre de ces modes de sépulture. Elle s'apparenterait plutôt à une fosse commune, une pratique interdite en France depuis 1804.
Des supports de mémoire
On trouve cependant, dans certains jardins du souvenir, des supports de mémoire :
- Ils peuvent prendre la forme d'un édifice en pierre, ressemblant à une colonne, un livre ou revêtant d'autres aspects. Il est parfois possible d'y faire graver le nom du défunt.
- Dans certains jardins du souvenir, il est possible de faire poser une plaque funéraire, portant le nom du défunt, sur le lieu de dispersion des cendres.
Même s'il n'est toujours pas possible d'identifier le lieu de sépulture personnel de chaque disparu, la présence de ces supports de mémoire permet du moins d'en conserver le souvenir.
Peut-on mettre des fleurs dans un jardin du souvenir ?
Rien n'empêche de déposer des fleurs de deuil ou des plantes en pots résistantes dans le jardin du souvenir. Cette possibilité peut cependant être limitée par l'exiguïté de certains de ces lieux.
Il est possible de planter des fleurs dans un jardin du souvenir. Si la pose de plaques funéraires, sur le lieu de dispersion des cendres, est prévue par le règlement, la famille pourra ainsi créer un petit espace fleuri à la mémoire du défunt.
Il convient donc de s'informer auprès du cimetière pour connaître les règles en la matière. Il est possible que seules certaines fleurs ou plantes soient autorisées.
La dispersion des cendres a-t-elle un coût ?
En principe, la dispersion des cendres funéraires dans un jardin du souvenir est gratuite. Mais il peut y avoir des frais, notamment si la famille commande une plaque funéraire à la mémoire du défunt.
Selon le modèle demandé et la commune concernée, ces dépenses sont comprises, en moyenne, entre 50 et 100 euros.