Les places en Ehpad coûtent cher et la qualité des services n’est pas toujours au rendez-vous. Certaines personnes âgées n’ont pas le choix et doivent quitter leur domicile. Toutefois, beaucoup d’entre elles préféreraient rester à domicile pour vieillir chez elles. Est-ce que cela revient plus cher que d’aller dans un établissement spécialisé ? Il faut tenir compte des frais de santé, des frais de services à domicile, des éventuels frais d’aménagement ainsi que des contraintes liées au choix de vieillir chez soi.
Bien vieillir chez soi : le coût du maintien à domicile pour une personne âgée en situation de dépendance
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Les dépenses liées aux services à domicile
Les frais liés aux services à domicile dépendent du degré de dépendance.
Les coûts peuvent vite monter lorsqu'il s'agit d'aide à domicile la journée et/ou la nuit.
Beaucoup de personnes doivent recourir à des services à domicile pour les tâches qu’elles ne peuvent plus assurer. Il peut s’agir de la livraison des courses, de celle des repas (avec le portage du repas à domicile), du ménage. Une heure de ménage est facturée en moyenne 25 euros. D’autres personnes âgées ont besoin d’une présence constante à leurs côtés pendant la journée et la nuit.
Pour le maintien à domicile, certaines personnes ont davantage besoin d’accompagnement. Il peut être nécessaire de faire passer une aide pour le lever et le coucher, une autre pour les courses, le ménage, le courrier… Le montant peut rapidement atteindre 1 000 euros par mois.
Les aides à domicile peuvent être financées en partie par la région. Une perte d’autonomie donne un échelon supplémentaire au Gir de la grille Aggir de mesure de déclin d’autonomie donnant droit à des aides.
Cette grille Aggir nationale classe la perte d’autonomie en 6 Gir, le Gir 1 étant le plus élevé avec une dépendance très forte. À chaque Gir (groupe iso-ressources) correspond un niveau de besoins d’aides pour les tâches essentielles du quotidien.
Les dépenses liées aux soins
La situation est différente si l’on est en bonne santé ou si l’on est déjà dépendant. Dans tous les cas, les soucis de santé sont généralement de plus en plus fréquents lorsque l’âge augmente.
Les tarifs des mutuelles seniors sont plus élevés au fil des ans. En moyenne, une mutuelle senior coûte 3,4 fois plus cher à 75 ans par rapport à une mutuelle pour une personne de 20 ans.
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques estime que plus de 70 % de retraités sont touchés par ces forts écarts de tarifs. Environ 30 % des retraités bénéficient d’une mutuelle qui adapte les tarifs en fonction des revenus.
Sont généralement concernés les fonctionnaires ou les retraités de grandes entreprises.
De plus, une mutuelle dont les mensualités sont comprises entre 150 et 160 euros par mois ne couvre pas toutes les dépenses. C’est pourtant une fourchette haute. Les frais liés aux problèmes ophtalmologiques (problèmes de vue, lunettes…) sont rarement totalement remboursés.
C’est également le cas des prothèses auditives ou des prothèses dentaires. Les restes à charge peuvent être importants. Certaines personnes âgées doivent se priver de ces aides essentielles faute de moyens financiers suffisants. Elles se privent de soins de santé pour pouvoir rester chez elles.
Les frais liés à l’aménagement du logement
L’adaptation du logement pour bien vieillir chez soi est souvent nécessaire.
Il peut s’agir d’un simple système d’appel en cas de chute (téléassistance) grâce à un bouton porté sur la personne est qui est actionné en cas de besoin. C’est un appareillage simple mais le prix d’un abonnement peut vite être élevé et atteindre 50 euros par mois.
Il faut parfois aménager le logement lui-même pour l’adapter aux contraintes physiques : transformer une baignoire en douche, installer un monte-escalier ou aménager une chambre au rez-de-chaussée.
Un lit médicalisé, un fauteuil releveur ou un lève-personne peuvent devenir indispensables.
Ces frais supplémentaires ne sont pas forcément bien couverts par les mutuelles seniors ou les aides.
Le coût
Le baromètre publié par Silver Alliance en novembre 2021 estime que le coût d’un maintien à domicile pour personnes âgées s’élève à 13 078 euros annuels.
C’est un coût progressif qui augmente avec l’âge. Il est en moyenne de 583 euros par mois entre 65 et 75 ans puis il passe à 748 euros mensuels entre 75 et 85 ans pour atteindre 1 939 euros mensuels pour les personnes de plus de 85 ans.
Dans ces estimations, il n’est pas tenu compte des factures diverses (eau, électricité, chauffage…), des factures d’alimentation. Seules sont prises en compte les dépenses liées strictement à l’âge.
Si l’on considère qu’une retraite moyenne s’élève à 1 504 euros bruts, c’est insuffisant pour un maintien à domicile.
Les aides
Il existe différentes aides financières pour la perte d'autonomie.
La grille Aggir intervient dans le cadre d’une demande d’allocation personnalisée d’autonomie, l’APA. Il y a six Gir ; les demandeurs classés dans les Gir 1 à 4 ont droit à l’Apa.
Les personnes classées Gir 5 ou 6 n’ont pas droit à l’Apa mais peuvent demander une aide ménagère à domicile ou une aide auprès de leur caisse de retraite.
Une demande de prestation de compensation du handicap, PCH, permet d'obtenir une aide financière versée par le département et soumise au niveau de perte d’autonomie.
L’allocation supplémentaire d’invalidité, l’ASI, est un complément de revenus versé par la MSA ou la sécurité sociale.
Il y a également des services d'aides à domicile :
- service d'aide et d'accompagnement à domicile, le SAAD ;
- service de soins infirmiers à domicile, le SSIAD ;
- service polyvalent d'aide et de soins à domicile, le SPASAD ;
- services locaux.
Des organismes favorisent le maintien à domicile. C'est le cas du Centre local d’information et de coordination gérontologique (CLIC), du Conseil général, des Centres communaux d’Actions sociales (CCAS), des communes…