Quand un décès survient, certaines décisions sont à prendre. L’une d’elles concerne le choix du mode de sépulture. Le défunt ou sa famille peuvent opter pour l’inhumation. Vous trouverez ici, pour vous aider dans votre choix, un guide complet pour comprendre l’inhumation, un processus d’enterrement traditionnel qui a des implications pour les proches du défunt.
Tout ce qu’il faut savoir sur l’inhumation
Qu'est-ce que l'inhumation ?
Différenciation entre inhumation et crémation
Il existe en France deux modes de sépulture. Le premier est l'inhumation, ou enterrement. Dans ce cas, le cercueil contenant le corps du défunt est :
- Enfoui en pleine terre.
- Placé dans un caveau, une fosse maçonnée dans le sol.
- Déposé dans un "enfeu", qui désigne une niche funéraire, dans laquelle le cercueil est installé provisoirement.
L'autre mode de sépulture possible est la crémation. Elle se déroule dans un lieu spécifique, le crématorium. Elle consiste à placer le cercueil dans un four de crémation, chauffé à environ 800°C.
Le cercueil et le corps sont alors incinérés et les cendres sont recueillies dans une urne, remise ensuite à la famille.
Aujourd'hui, la crémation, choisie par près d'un Français sur deux, semble progresser dans l'esprit de nos contemporains.
L'inhumation : volonté du défunt et décision familiale
Le choix du mode de sépulture appartient en premier lieu à la personne concernée. À condition qu'elle ait pu exprimer ses dernières volontés et que celles-ci soient connues.
Elles portent notamment sur l'organisation des obsèques, et donc sur le choix de l'inhumation ou de la crémation. Il est préférable de préciser ses instructions, à cet égard, dans un document écrit.
Ainsi, la personne peut rédiger un testament devant notaire. Cet officier ministériel le fera inscrire au Fichier central des dispositions de dernières volontés (FCDDV). Il veillera ensuite à leur respect.
Ce testament peut prendre diverses formes et, pour plus de sûreté, peut être rédigé en présence de témoins.
Si le défunt pas n'a pas laissé d'instructions en la matière, ou si on ne les retrouve pas, ses ayants droit peuvent prendre, à sa place, la décision de le faire inhumer. Ces ayants droit sont, en priorité :
- Le conjoint du défunt.
- Ses enfants.
- D'autres parents.
Organisation d'une inhumation
Démarches administratives et légales pour une inhumation
Pour pouvoir procéder à l'inhumation, qui doit avoir lieu dans les six jours suivant le décès, il faut au préalable :
- Faire établir un certificat de décès.
- Faire une déclaration de décès auprès de la mairie concernée.
- Obtenir une déclaration de transport du corps, délivrée par la mairie. Les règles varient notamment, dans ce cas, selon que le transport du corps a lieu avant ou après son dépôt dans le cercueil.
- Obtenir, toujours auprès des services municipaux, une autorisation de fermeture définitive du cercueil. Cette autorisation est accordée par l'officier d'état civil du lieu de décès ou du lieu de dépôt du corps, en cas de transport avant la mise en bière.
- Se procurer l'autorisation de mise en bière.
- Recueillir l'autorisation d'inhumation, ou permis d'inhumer.
Certaines de ces démarches sont effectuées par la société de pompes funèbres choisie par la famille.
Les étapes clés d'une cérémonie d'inhumation
Cette cérémonie se déroule le plus souvent de la manière suivante :
- Le corps du défunt est transporté à son domicile, vers un funérarium ou la chambre funéraire d'un hôpital ou d'une maison de retraite.
- Après un temps de recueillement, la dépouille mortelle est mise en bière.
- Une cérémonie, civile ou religieuse, peut être prévue, dans une église ou un autre lieu.
- Le convoi funéraire se dirige vers le cimetière.
- Le cercueil est porté jusqu'au lieu d'inhumation. Selon les cas, des prières peuvent être dites ou des discours prononcés.
- Le cercueil est enfin mis en terre ou déposé dans un caveau ou un enfeu.
Choix du lieu d'inhumation
Inhumation en terrain commun ou terrain privé
Le défunt est le plus souvent inhumé dans un cimetière communal. Il peut s'agir du cimetière de la commune :
- Où il est décédé.
- Où il vivait.
- Où le caveau familial est situé.
Le défunt est enterré dans une parcelle de terrain, appelée concession funéraire, dont il n'a acquis que l'usage.
Mais il est possible d'être inhumé dans un terrain privé. Il faut pour cela remplir des conditions assez strictes :
- Obtenir l'autorisation du propriétaire du terrain, s'il n'appartenait pas au défunt.
- Recueillir l'autorisation du préfet.
- Respecter des conditions de distance. Le lieu d'inhumation doit être situé en dehors de l'enceinte des villes et des villages et à une certaine distance des habitations.
- Veiller à ce que le lieu choisi ne soit pas proche d'une nappe phréatique ou propice à des glissements de terrain.
- Ménager un accès permanent au lieu de sépulture, afin de permettre à chacun de venir s'y recueillir.
Le rôle des concessions funéraires et leur coût
On l'a vu, une concession funéraire désigne un emplacement, dans un cimetière, destiné à devenir le lieu de sépulture choisi par le défunt ou sa famille. Le cercueil peut y être placé en pleine terre ou dans un caveau.
Il existe des concessions temporaires, dont la durée est comprise entre 5 ans et 50 ans, et des concessions perpétuelles, d'une durée illimitée. Arrivée à son terme, une concession peut être renouvelée.
Certaines sont individuelles, d'autres sont collectives ou familiales, c'est-à-dire réservées au fondateur de la concession et aux membres de sa famille.
Le prix d'une concession funéraire est fixé librement par le conseil municipal. Il varie donc selon les communes et peut aller de quelques dizaines à plusieurs milliers d'euros. Ce coût dépend notamment :
- De la durée de la concession.
- De ses dimensions, qui ne peuvent être inférieures à 2 m2.
Les spécificités de l'inhumation
Inhumation de l'urne : une pratique en évolution
Les cendres du défunt ayant choisi la crémation sont recueillies dans une urne. S'il en a exprimé le souhait, la famille peut disperser ces cendres, dans un jardin du souvenir ou même en pleine nature, à condition de respecter certaines conditions.
Par ailleurs, l'urne funéraire contenant les cendres peut être scellée sur un caveau ou placée dans une case de columbarium.
Enfin, elle peut être inhumée :
- En pleine terre, comme le serait un cercueil. Dans ce cas, il faut choisir une matière permettant la bonne conservation des cendres. Il est également préférable qu'elle ne soit pas biodégradable, afin de pouvoir libérer plus facilement l'emplacement au terme de la concession.
- Dans un caveau familial.
- Dans un cavurne, un caveau de petite taille, spécialement conçu pour abriter une urne cinéraire.
- Dans un terrain privé, en respectant l'ensemble des conditions prévues, en pareil cas, pour l'inhumation dans un cercueil.
Traditions et coutumes religieuses autour de l'inhumation
Si le défunt en a exprimé le désir, une cérémonie peut précéder l'inhumation proprement dite. Elle peut être :
- Civile. Dans ce cas, il s'agit surtout de rappeler le souvenir du défunt et de lui rendre hommage. Une telle cérémonie peut être facilement personnalisée, par le choix de textes, de morceaux musicaux ou de photos. Elle peut se dérouler dans une chambre mortuaire, un crématorium ou encore un jardin du souvenir.
- Religieuse. Elle est alors organisée, selon les rites propres à chaque religion, par les ministres du culte concernés. Cette cérémonie a lieu dans un édifice religieux, une église ou un temple par exemple. Certaines religions, comme le christianisme par exemple, qui a longtemps proscrit la crémation, tiennent l'inhumation pour le mode de sépulture le plus conforme à leurs croyances.
Conseils pour l'organisation d'une inhumation
Comment choisir entre une inhumation et une crémation ?
Pour choisir l'un de ces modes de sépultures, il faut notamment tenir compte :
- Des souhaits exprimés par le défunt.
- Des convictions religieuses de la personne décédée et de sa famille. En effet, certaines confessions, comme l'Islam ou la religion juive, interdisent la crémation, alors que d'autres, comme le bouddhisme, proscrivent l'inhumation.
- De l'impact environnemental. Dans l'ensemble, une inhumation se traduit par l'émission d'une plus grande quantité de gaz à effet de serre. Ce qui s'explique notamment par les conditions de fabrication et de transport des matériaux utilisés pour construire un caveau de plus grande taille qu'un cavurne ou une case de columbarium.
- Du coût. En principe, le coût d'une crémation est moindre que celui d'une inhumation.
Chacun choisira, sur la base de ces critères, le mode de sépulture répondant le mieux à ses attentes.
Préparer une inhumation : conseils pour les proches
Suite à un décès, la famille doit prendre un certain nombre de décisions. Il faut d'abord décider du mode de sépulture, et le faire assez vite, car, on l'a vu, les obsèques doivent avoir lieu dans les 6 jours suivant le décès.
Si le défunt a fait part de ses volontés en la matière, il n'y a plus qu'à les suivre. Si ce n'est pas le cas, c'est à la famille de prendre la décision.
Si la personne décédée a souscrit un contrat d'assurance obsèques en prestations, l'opérateur funéraire choisi se chargera d'organiser les funérailles selon les consignes données par le défunt.
Sinon, les proches doivent choisir le cercueil et arrêter les détails de la cérémonie d'hommage. Pour en faciliter l'organisation, il convient de se rapprocher du célébrant ou du maître de cérémonie et de la société de pompes funèbres.
Il faut aussi songer au lieu d'inhumation. Si le défunt peut être inhumé dans une concession collective ou familiale, les choses sont simples. Si le défunt ou la famille ne possèdent pas de concession, la personne sera enterrée, pour une durée de 5 ans, dans un emplacement fourni par la mairie. Il convient donc de vérifier ce point avec ses services.
L'inhumation reste une pratique chargée d'émotions et de symbolique, nécessitant une organisation méticuleuse et réfléchie. Ce guide vise à clarifier le processus et à aider les familles à honorer la mémoire de leurs proches de la manière la plus respectueuse et personnelle possible.